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Reference:
Marcel Proust fête ses cent ans de Goncourt. Jean-Yves Tadié lui rend hommage en promenant un regard rétrospectif ses travaux d’historien et de biographe sur l’auteur de La recherche. Où en sommes nous depuis ce chef-d’œuvre ? Se poser la question est comme se demander comment photographier notre monde. Luigi Ghirri, raconté par Diane Lisarelli nous dit sa manière. C’est une leçon et une aventure qui éclaire les interventions diverses de ce numéro où les écrivains Muriel Barbery, Jakuta Alikavazovic, Aurélien Bellanger et Laurence Cossé s’interrogent sur la place du scientifique dans l’exercice littéraire. De son côté, Dominique Schnapper s’interroge sur le destin démocratique. La philosophe retrouve ici les questions qui font l’ordinaire de la littérature, et de la littérature d'aujourd'hui, avec Clémentine Beauvais Anton Beraber, Laure Murat, Frédéric Verger...
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Date de disponibilité: 01/05/2019
Depuis qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour devenir immortel, le pouvoir scientifique ne fait plus peur à personne. Faust n’est plus de mise à la Silicon Valley, où l’on change de personnalité comme de chemise. Point de pacte ni de secrets des ténèbres pour acquérir la puissance. Faust circule en t-shirt, il a tout.
Dans la même journée, un ami m’envoie cette phrase de George Sand ; la NRF me demande un texte sur l’écrivain aux prises avec l’inhumanité scientifique qui vient ; mue par une intuition étrange, je relis la fin du De la nature de Lucrèce.
Ce qui m’agace dans L’homme sans qualités c’est son inachèvement. Je ne parle pas de son inachèvement réel mais d’une omission coupable de Musil : on sait qu’à un moment Ulrich s’adonne à des travaux scientifiques, mais Musil ne dit jamais de quoi il retourne exactement.
À quand remonte mon premier téléphone portable ? J’en ai très peu de souvenirs. À en juger par l’endroit où je me trouve dans l’un de ceux-ci, ce doit être vers 2000, 2001. Peut-être 2002. C’était un Nokia – j’ai oublié le modèle exact, peu importe – pourvu d’une courte antenne gainée de caoutchouc très doux.
Étant la créature la moins douée que je connaisse pour les techniques scientifiques et industrielles, je me demande encore ce qui m’a prise de me lancer dans le sujet hautement technique de la construction de la Grande Arche de la Défense et de ce qu’il en a coûté à son architecte.
La scène se déroule sur le plateau de Qui Veut Gagner des Millions
JEAN-PIERRE FOUCAULT : Alors, Xavier, Bérénice, est-ce qu’on est prêts à dévoiler la prochaine question ? La question à cent mille euros ?
XAVIER : Allez, c’est parti.
LE PUBLIC : Attention./ Attention./ C’est du sérieux. / Cent mille euros ! / Imagine un peu.
Musique de dévoilement de la question.
JEAN-PIERRE FOUCAULT : « Dans le roman de Dostoïevski, lequel des frères Karamazov est l’assassin du père ? »
C’était un tremblement nouveau de la nuit, quelque part sur l’horizon invisible, que les enfants du village, là-bas, imiteraient demain en faisant tourner toute blinde leur moulinet à clic, jusqu’à casser. L’avion venait. On comprenait, effaré, que l’attente prenait fin.
Un livre s’origine toujours dans une rêverie, une forme de divagation. Un jour, une idée point comme une lueur. Elle est le résultat d’années de songeries spéculatives, dépourvues de direction nette. Et puis le livre émerge, il est là, épars, on le sent, on le devine tout autour et à l’intérieur de soi, sans parvenir encore à en rassembler les éclats ; les mots, les phrases flottent dans la conscience comme ces débris satellitaires en suspension dans l’espace, soumis à une errance indéfinie.
Le Phantom de Murnau, comme nous désirions le voir !
Nous admirions éperdument ses films mais celui-là était perdu. En 1978 rares ceux qui pouvaient se vanter d’avoir été ses spectateurs. Sans doute étaient-ils tous morts, ou si mal en point qu’ils n’en devaient garder aucun souvenir, pas même celui de l’avoir vu.
Danielle Cohen-Levinas – Votre dernier ouvrage intitulé La citoyenneté à l’épreuve. La démocratie et les juifs interroge de manière exemplaire des questions névralgiques, telles que la construction de la nation moderne à partir des priorités démocratiques. Mais votre interrogation transite par ce que vous appelez « l’exemple des juifs », comme si cet exemple était paradigmatique de la construction même de la nation modèle d’après un modèle démocratique. Or, vous tirez un enseignement de l’exemple des juifs, alors même que le projet de la citoyenneté était de dépasser, voire d’absorber, grâce au civisme et à la laïcité, les particularismes des minorités religieuses et culturelles. Que nous enseigne, au cœur de cette contradiction performative, le destin des juifs ?
Luigi Ghirri, Cartes et territoires, du 12 février au 2 juin 2019, musée du Jeu de Paume.
Une femme sur une île se recoiffe. De dos, tête inclinée, elle esquisse ce geste qu’elle a déjà fait mille fois et qui en annonce d’autres. Dans la course de cette chorégraphie intime et si souvent répétée, son bras gauche relevé dessine un angle élégant.
S’il existait un rayon « terreur » dans les librairies, nul doute que 1984 y trouverait sa place. Sur l’origine de cette terreur, on n’est guère porté à s’interroger tout d’abord : le roman est une charge contre les régimes totalitaires et leurs tentations liberticides, une charge rationnelle et largement réaliste dans la mesure où, ignorerait-on le positionnement personnel de l’auteur, nombre de détails du texte renvoient sans équivoque au stalinisme et à ses pratiques sécuritaires, transposées et caricaturées, pourrait-on penser au départ.
À partir de février 1919, Gide recommence à vivre. L’amour pour Marc Allégret, la fin de la guerre, la reprise de la NRF, tout le pousse à croire au renouveau ; il travaille à ce que seront un jour Les nouvelles nourritures, et il lit un livre de Proust, ainsi qu’il l’écrit à Marc : « Je plonge et m’ébroue dans le Proust, émerveillé souvent et souhaitant d’en lire avec toi maintes pages. Oui, voilà qui est personnel, irrésistiblement naturel, sincère et, partout, inimitable. C’est d’un art prestigieux."
« Leurs yeux se rencontrèrent » : ces scènes de première rencontre qui font la force des grands romans, de Madame Bovary, de La chartreuse de Parme, surgissent aussi entre les livres et nous. On m’a souvent demandé : « Comment avez vous connu Proust ? » comme si j’avais pu l’aborder (ce que je n’aurais jamais osé faire), comme si j’avais été un témoin privilégié de sa vie, un de ses amis auxquels on consacre des colloques, dont on écrit l’histoire. Ami, on l’est peut-être plus quand on ne connaît que l’œuvre que lorsqu’on ne connaît que l’homme.
« C’est l’usine qui a imposé le rythme », explique Joseph Ponthus à François Busnel. À la ligne, journal de bord d’un ouvrier dans l’agroalimentaire, est écrit en vers libre, sans ponctuation. Égoutteur de tofu, dépoteur de chimère, coupeur de queue de vache, trieur de bulots, intérimaire dans l’incertitude. Quand les journées, ou les nuits, leurs horaires inhumains, la découverte de muscles nouveaux rendent vaine toute tentative d’en rendre compte. Quand écrire ?
« L’eau changée en vin, le monde changé en peinture » : nous voilà au cœur de l’ouvrage que Yannick Haenel consacre au Caravage, officiellement, une biographie, en réalité, une initiation. D’abord, celle du regard, car l’une des réussites de ce livre est d’apprendre à regarder un tableau. En y entrant par un détail, telle la boucle d’oreille arborée par Judith dans la décapitation d’Holopherne...
Lauren, Matt, Gail, Janet, Jarvis, Jake, les tantes, l’oncle : seuls les prénoms ou les statuts désignent les personnages de Walla Walla. À Walla Walla (cette petite ville américaine au nom improbable existe vraiment), épouse dépressive, mères et tantes possessives, fils aliénés, névrosés, traumatisés évoluent dans un univers hyper connecté, où règnent l’écran et ses flux, qui charrient indifféremment paysages de cartes postales, visions de massacres, messages apaisants et hashtags brutaux. Face à cette petite communauté, sur leurs écrans et au-delà trône le pasteur...
Gui et Lou vont s’adorer librement et follement de fin 1914 à début 1916. Excellente idée de publier les lettres de Lou… Avions-nous idée de qui elle était ? Et pouvions-nous alors prétendre bien connaître le poète ? La réponse est non. En connaissant l’objet d’un de ses amours, le portrait d’Apollinaire s’étoffe ; mais avant tout nous découvrons une femme étonnamment libre, sûre de ses goûts.
Dans Paris est un leurre, Xavier Boissel racontait avec brio la non-construction d’un faux Paris, le long d’une boucle de la Seine, destiné à leurrer les pilotes allemands durant la Première Guerre mondiale. Aussi, avec quelle impatience attendait-on qu’il exhume, décortique et recompose sous nos yeux éblouis un autre recoin de l’Histoire, les « capsules de temps » !
Ce serait un jeu très amusant de fixer le portrait de Marc Fumaroli en partant de ses lectures innombrables ici rassemblées. La route qui va de Sacha Guitry à Quintilien, ou bien celle qui repart de Jean Anouilh à La Fontaine ? Et l’on ne fait ici que troubler à peine les pièces d’un mikado sans fin, où le maître apparaît tout à la fois comme un habitué du Journal des Goncourt, un familier Renaissance de la conversazione, voire un coutumier du campus californien…
Non content d’avoir composé un chant des partisans (à ne pas confondre avec celui de Druon), Emmanuel d’Astier de la Vigerie, qui fut l’un des premiers aux côtés du général de Gaulle, écrivit encore un essai sur Saint-Simon.
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