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Dans la NRF de janvier 2018, les écrivains racontent et s’expliquent sur leur art de raconter. Jean Rolin ouvre le bal avec son oiseau très spécial, « Le traquet kurde », en bonnes feuilles de son prochain livre et Ariane Monnier se penche sur les mystères de la cravate. De son côté, Alice Zeniter, un des événements de la rentrée, revient sur la manière dont les chiffres de la mémoire harki deviennent des voix tandis que Gregory Schneider explique pourquoi le football peut être considéré comme un des beaux arts. Yannick Haenel et Justine Augier confrontent la littérature et l’histoire, manières de définir de nouvelles frontières au roman.
Dans le même numéro, Bénédicte Savoy, titulaire au Collège de France de la chaire d’Histoire culturelle du patrimoine artistique répond aux questions de Victor Claass et Jacques Darras, qui vient de publier une anthologie de poésie médiévale, revient sur la place de cette littérature dans notre imaginaire. Sans oublier, naturellement, les notes de lecture, reflets de nos goûts et de l’actualité littéraire.
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Date de disponibilité: 01/01/2018
Les amateurs bibliophiles ont connu cette année une minute de volupté en découvrant chez Sotheby’s l’exemplaire numéro 3 de La recherche du temps perdu édition Grasset, signé de la main même de Proust à Louis Béraud, pour la modique somme de 600 000 euros. Cela met le couchage de bonne heure à un régime de vie souffreteux comparé à celui du footballeur Neymar...
Une jonchée de petits oiseaux morts, inodores, vidés de leurs entrailles et bourrés de coton, les yeux blancs, les couleurs de leur plumage un peu ternies, sans doute, mais pas au point que l’on ne puisse reconnaître dans ces dépouilles les choses vivantes qu’elles ont été.
Elle se tient en équilibre fragile. Aperçue dans l’ombre mais pas remarquée. Je n’ai d’abord pas fait attention. D’abord j’ai vu la chaise, en biais, pas tout à fait contre la table, gênant le passage. Le bois est sombre, l’assise gonflée de velours rouge, le dossier arrondi. Elle en épouse mollement la forme, penchée, tombante, immobile.
C’est un matin d’avril, à Rome. Le ciel est limpide, presque dur ; la lumière écrase les pierres : elle scintille le long du fleuve, jusqu’au château Saint-Ange, où des éclats gris-rose allument des nuances de joie. J’ai dans la poche un livre de Giorgio Agamben que je viens d’acheter : Il fuoco e il racconto (Le feu et le récit).
Le foot et l’art. L’un dans l’autre ? Une brève recherche concernant le montant de la clause de départ de l’attaquant brésilien Neymar, que le Paris-Saint-Germain a fait sauter en août : 222 millions d’euros pour l’arracher au FC Barcelone (sans compter un salaire mensuel de près de trois millions d’euros sur cinq ans, et les joueurs négocient toujours en net), soit un peu plus que les 250 millions de dollars (210 millions d’euros) payés par un ressortissant qatari pour Les joueurs de cartes de Paul Cézanne.
J’ai commencé à prendre des notes en vue de l’écriture de L’art de perdre il y a quelques années tout en lisant mes premiers livres d’histoire sur la guerre d’Algérie. Un des paragraphes griffonnés à cette période dans un cahier qui s’est depuis délité presque jusqu’à la pulpe réapparaît dans la troisième partie du roman, « Paris est une fête » ...
Il se penche vers moi, et demande à voix basse comme on complote : Tu te documentes, toi, pour écrire tes romans ? Jean-Marc Roberts ne me laisse pas le temps de répondre : non, hein ? Je ne peux le détromper parce qu’il est mon sauveur, qu’il a publié mon premier livre, m’a reconnue sans rien savoir de moi, qu’il est tout ce qui me relie au milieu littéraire que je ne fréquente pas, vivant loin de la France depuis quelques années déjà.
Quand je me suis mise à écrire je n’étais pas particulièrement attirée par la forme romanesque. Je la considérais même comme un genre assez dépassé. Il faut dire que je lisais beaucoup Proust et Simon, Sarraute, Perec, Ernaux, E. Levé.
Professeure d’histoire de l’art à l’Université Technique de Berlin, où elle s’est installée il y a une vingtaine d’années, Bénédicte Savoy est également depuis 2016 titulaire d’une chaire d’« Histoire culturelle des patrimoines artistiques » au Collège de France. Spécialiste de l’histoire des musées et du traitement réservé à l’art en temps de conflits, elle évoque dans ses conférences publiques de la rue des Écoles les phénomènes complexes de spoliations, de pillages, de conquêtes et de déplacements d’œuvres, qu’elle entend réunir sous l’appellation neutralisante de « translocations » patrimoniales.
Qu’est-ce qui fait que la poésie française contemporaine donne l’impression de ne pas avancer ? Rares sont les poètes qui se posent la question. Je me la pose. Je ne peux pas ne pas me la poser. Je lis la poésie française contemporaine, je pratique la langue française d’aujourd’hui en poésie.
Kyrie eleison. La scène est en Amérique du Sud dans les années cinquante, le soir tombe, la lumière est triste. Une petite église en haut d’une colline dans un beau quartier, au bord de l’océan Pacifique ; les croix, les peintures maladroites et les saintes en plâtre sont toutes recouvertes d’une étoffe mauve.
« Quel homme n’a jamais rêvé de parcourir le monde en compagnie de sa petite cousine, collectionnant les oiseaux (et de ceux-ci les poux), et traquant ça et là des agents bolcheviques ? » C’est ainsi que pourrait se résumer la vie du colonel Richard Meinertzhagen, banni du Bird Room du Museum britannique d’histoire naturelle pour en être ressorti les poches pleines de petits oiseaux empaillés.
« Tous les grands secrets ont un goût particulier avant d’être révélés. » Ce roman s’ouvre sur ce qui n’est pas arrivé et ce qui restera tu. Nadia Turner, dix-sept ans, ne gardera pas le bébé, pas plus qu’elle ne sut empêcher sa mère de se donner la mort. Luke Sheppard, blessé, ne connaîtra pas la brillante carrière sportive qui lui était promise.
L’enjeu principal, c’est de trouver un espace sécurisant. Le reste (aménager ses horaires, mentir à son partenaire, camoufler les odeurs et les débordements de l’âme) n’est pas si difficile. Mais inventer un lieu à soi, loin des regards, des papiers peints exhalant les réunions de famille et des hôtels glauques qui n’invitent guère à l’éveil des sens, est malaisé.
Empreintes sur un buvard : nous voici prévenus, ces pages revendiquent le mode allusif. François Chapon, conservateur à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, contribua à l’enrichir de 1956 à 1994 en y accueillant les fonds de nombreux auteurs. Témoin privilégié de notre vie littéraire, il ne s’est pas contenté de les lire. Il les a connus.
Ce n’est pas à Olivier Guez que l’on reprochera, comme à d’autres, de priser les sujets sentimentaux dans l’air bobo du temps. Rien moins au programme de son roman que Josef Mengele, le sinistre fameux « médecin » d’Auschwitz, pour qui le génocide nazi fut une aubaine.
C’est une étrange et rare autobiographie que celle de la danseuse étoile Agnès Letestu. Récit d’un parcours et d’une carrière plutôt que d’une vie, c’est l’un des témoignages les plus proches de la réalité et de l’art de la danse que l’on puisse lire. Et livrant, de ce fait, une vision intime et forte de celui ou celle qui incarne cet art : le danseur.
Dans l’immense cohorte des essais, biographies et autres consacrés à Proust, on distingue très vite une silhouette à part, hors norme : c’est Charlus, le baron de Charlus. Le peintre van Dongen, qui illustra admirablement, après guerre, une édition de La recherche donne de lui l’image d’un oncle rougeaud, plastronnant, toujours écumant de quelque nouvelle passion.
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