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Reference:
Comme à son habitude, cette livraison NRF d’automne a plusieurs rendez-vous en même temps ! L’anniversaire de la révolution d’Octobre 1917 est d’abord l’occasion de publier les dernières pages inédites de l’immense cycle de Soljenitsyne, La roue rouge, récit de la chute de la monarchie et de la conquête du pouvoir par les bolcheviks.
Rendez-vous aussi bien avec Muriel Barbery, remontant cette fois les siècles en direction du Rijksmuseum d’Amsterdam où elle nous offre une admirable méditation devant la Pietà du peintre flamand Colijn de Coter, exécutée au XVIe siècle. Révélation de la puissance de l’image picturale en même temps que révélation de la nudité humaine, devant les « larmes de Marie », où l’expérience esthétique se confond avec l’expérience spirituelle. On serait tenté d’en dire de même face aux portraits de Cézanne actuellement présentés au musée d’Orsay et dont Magali Lesauvage examine ici la profondeur si étonnamment moderne.
La littérature nous revient encore ici par les soins fort divers de Iegor Gran, Romain Puertolas, pour une comédie estivale, Richard Morgiève, retenu par l’actualité de « l’affaire Gregory » où semblent défaillir tous les espoirs qu’on puisse, un jour, toucher le fond de cette histoire dévorée par le silence, ou encore le jeune Côme Martin-Karl, embusqué dans une faction de droite légitimiste dont le mot d’ordre est : l’inaction.
On lira également dans ce même numéro un entretien avec Claude Perdriel, fondateur du Nouvel Obs et du Matin. Il revient ici sur son goût de la lecture et de la littérature, loin du tumulte politique. Une heureuse façon, avec les notes de lecture qui continuent d’explorer la littérature contemporaine, de terminer l’année tout en commençant la prochaine.
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Date de disponibilité: 01/11/2017
Une petite secousse de dates, pour démarrer cette nouvelle NRF novembre 2017, renouant à la fois avec le plein sommaire en couverture et inaugurant un rendez-vous graphique, pour la première fois de son histoire. C’est le mot : un rendez-vous, comme doit l’être une revue attendue par ses lecteurs.
De ce jour de mai, il y a quatre ans, je n’ai qu’un souvenir flou, de même que du Rijksmuseum rénové dont je ne connaissais que l’aile préservée pendant les longs travaux, du premier étage bondé, de ses Vermeer et de ses Rembrandt, et même de mon si cher Claesz – et encore de quelques merveilles du siècle d’or enfin exhumées des caves et désormais à portée du quart d’heure de bicyclette...
Mes très chers tous ! Vous qui êtes là aujourd’hui avec moi, ici et maintenant, comprenez bien que l’œuvre ne sort jamais facilement de nos entrailles. (Le processus créatif est un chemin de croix, et je pèse mes mots.) Au risque d’en décevoir certains, j’ose l’affirmer : créer n’est pas prouter des flammes ou roter des immondices, non, il y a une longue maturation en jeu, les rouages se cherchent les uns les autres jusqu’au déclic libérateur...
C’est pire, bien pire maintenant.Tout recommence, c’est l’impression que j’ai – les mêmes erreurs, la même pantomime, les médias, les gendarmes, le parquet, le juge. On ne connaîtra jamais la vérité. C’est trop tard, plus aucune vérité ne pourra identifier ce qu’était ce crime. Le crime n’est pas impuni, il est : il est le crime.
La journée avait plutôt mal commencé.
Réveil à 05h45 en plein milieu d’un rêve érotique, petit déjeuner insipide à l’aéroport, excès de bagage à cause de la foutue statue de Bouddha en bois de vingt kilos dont s’était entichée Barbara (– Ca fera feng shui dans le salon ! Oui, mais pour l’instant, la taxe de surcharge n’est pas feng shui du tout)...
L’histoire d’un hasard, donc, d’une découverte, d’une idée lentement devenue fixe. Il y avait d’abord eu cette photographie de lui, suspendue sur l’un des murs du musée de l’hôpital Miguel Bombarda, à Lisbonne, puis, dans une autre salle, deux petites encres sur papier représentant un patient et peut-être ami de celui qui avait été interné là pendant une vingtaine d’années.
J’aimerais être parfaitement clair.
À l’époque, je militais dans un petit groupe d’ultra-droite monarchiste qui avait acquis une petite notoriété dans un petit milieu. Notre activité ne consistait qu’à écrire, imprimer et diffuser une revue réactionnaire, elle s’appelait Contre-Action. Le titre faisait référence implicitement à la notion de contre-révolution mais signifiait surtout que nous refusions de prendre part à une quelconque activité qui ne soit purement théorique.
Pas une goutte de pluie et pourtant ce devait être la mousson, à la place un soleil écrasant et un taux d’humidité maximum, nous étions en eau. Les titres des quotidiens indiens annonçaient du jamais-vu pour cette saison, c’est ce que nous avait répété le patron du Palace Gange Hotel dans lequel nous résidions pour seulement trois nuits : « Crazy weather in Benares. »
On ne saurait compter le nombre de métiers exercés par Claude Perdriel, tout au long d’une existence de chat qu’il n’a pas cessé d’être jusqu’à ce jour du printemps dernier où, posté au coin de son canapé, il répond à nos questions. Bougnat, polytechnicien, inventeur de water-closet… Inventeur de journaux, surtout. Le Nouvel Obs demeure le grand œuvre...
Il y a un détail qui frappe le spectateur face aux portraits de Cézanne, sans qu’il puisse immédiatement désigner lequel. Un élément perturbateur imperceptible, une zone d’étrangeté sur la toile qu’on a du mal à identifier. Quelque chose gêne. Ça flotte à la surface, ça semble bouger par saccades comme un insecte qui volette le long d’une vitre. Il y en a beaucoup, dans les portraits de Paul Cézanne (1839-1906), des détails bizarres.
Pour tout lecteur qui a pu lire l’un ou l’autre des célèbres romans d’Alexandre Soljenitsyne, c’est toujours l’impression d’une puissance de soulèvement qui domine. Comme La journée d’Ivan Denissovitch « sortait » littéralement le zek (nom russe qui désigne le détenu du Goulag) de la masse anonyme des déportés, L’archipel du goulag fut le grand tableau arraché aux glaces sibériennes d’une histoire dont on sait maintenant quel a été le destin.
Cela faisait un mois et demi qu’il n’avait pas vu Iélenka – et n’avait pas téléphoné. À plusieurs reprises, la poitrine soulevée par une vague ardente, il avait décroché le combiné et l’avait reposé. Il ne fallait pas.
Mais, quelques jours plus tôt, sur une impulsion, il avait appelé.
Elle n’avait pas coupé court. Pas un mot sur elle-même, elle l’avait, en revanche, assailli de questions sur lui, par pure politesse peut-être. Et Sacha avait raconté, mine de rien, qu’il était fortement monté en grade dans l’hôtel particulier de la Kchessinskaïa, qu’il était à présent « des leurs » et qu’il commandait.
La Russie en est friande de commémorations, mais pas toutes. L’an 1917 avec sa Révolution de févier-mars, son coup de force raté des bolcheviks en juillet, la tentative de remise en ordre du général Kornilov en août, enfin le putsch de Lénine en octobre-novembre, est un événement difficile à commémorer pour le régime actuel. D’abord parce qu’on ne peut commémorer des événements aussi contradictoires...
1917. La Révolution d’Octobre. Ne pas oublier les majuscules. Cent ans déjà. Bounine est horrifié qu’on se soit acharné sur des paons jusqu’à leur couper la tête. Les démons de Dostoïevski étaient au pouvoir mais ce sont les moujiks qui ont effrayé Gorki – qui se laisse aller une dernière fois à des « pensées intempestives ».
À l’ombre d’un tilleul et en retrait de la route, le Presbytère, la maison au charme ancien et au profond jardin que Sonia et Balthazar, son jeune mari médecin, ont choisie semble l’écrin idéal pour élever des enfants. Lui, passionné de musique et joueur de clavecin, et elle, âme d’artiste adorant les mises en scène...
Une émotion. Marie parcourt Alger pour la première fois, elle se laisse guider par son ami S., quand, sur les hauteurs de Bab-el-Oued, dans la cour aux deux cents colonnes de Climat de France, quelque chose la traverse. Elle ne sait pas que la cité a été bâtie par Fernand Pouillon...
Leur fief, c’est la zone mal définie et un peu crasseuse qu’on traverse tout à fait par accident et sans grand entrain quand on prend le TGV. À cheval entre la banlieue et la campagne, chez eux « il y a trop de bitume pour qu’on soit de vrais campagnards, mais aussi trop de verdure pour qu’on soit de vraies cailleras ».
Le premier roman de la dramaturge Gael Octavia entrelace les vies et les voix de quatre femmes : la narratrice, Aline, s’occupe de Mariette, vieille dame alcoolique qui n’a plus toute sa tête. Le récit de l’une se nourrit des paroles erratiques et des souvenirs approximatifs de l’autre : y prennent place Suzanne, seule blanche de ce quatuor, qui avait précédé Aline au chevet de Mariette, et bien sûr Mame Baby, figure quasi-légendaire autour de laquelle gravitent les autres, source d’inspiration et objet d’admiration.
Il est faux de dire que nous sommes mal informés. Ceux qui le sont mal sont ceux qui n’ouvrent pas les livres, ne lisent pas les articles qui s’écrivent tous les jours. Certains de ces « articles » s’écrivent sur la corde raide, sous la menace directe d’une destruction, au péril de leurs vies. Ainsi en était-il de l’avocate syrienne Razan Zaitouneh...
« La littérature, c’est pas pour les pédés. » Tel pourrait être le résumé du dernier livre d’Anne Garréta, qui avec son septième roman se renouvelle comme peu d’auteurs en sont capables. Car voici un livre où le style prime sur l’histoire, sans pour autant tourner à la seule prouesse technique.
« Il existe des raccourcis vers le bonheur et la danse en est un. » C’est sous le signe de cette phrase de Vicki Baum que peut être placé l’ensemble du livre de Wayne Byars, professeur de danse classique depuis plus de trente ans et pédagogue passionné. Ni fillettes mesquines en tutus roses, ni dolorisme névrotique à la Black Swan, le livre s’éloigne de tous les clichés habituels de la danse en extrayant de la technique classique les préceptes qui permettent de remettre l’intention au cœur du mouvement, et le mouvement au cœur de la vie.
Henry-Louis Mermod, on l’appelait parfois le « Gaston Gallimard de Lausanne », à condition d’imaginer les eaux lumineuses du Léman à la place du boulevard Saint-Germain. À lire le merveilleux livre que lui consacre Amaury Nauroy, on se dit que la chose n’est pas si impossible qu’elle le paraît.
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