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Reference:
Charles Juliet, écrivain de la vie intérieure, confie à la NRF quelques pages inédites de son journal. On les lit en confrontation avec l’échange entre Vincent Martigny et Thomas Schlesser sur la question des origines idéologiques de la notion d’identité nationale. La littérature n’est pas étrangère à ce débat où l’on retrouve la figure de Céline, qu’Arnaud Sagnard nous présente dans sa nouvelle vie d’auteur traduit en japonais. De quoi faire reculer les frontières du «roman national».Au sommaire également, plusieurs écrivains jouent en même temps de la relation à l’histoire et à l’expérience individuelle, aux formes multiples de la création esthétique: Hédi Kaddour, Carole Fives, Louis-Henri de la Rochefoucauld et Martin Winckler… Simon Liberati et Eva Ionesco poursuivent leur voyage à la recherche de la «dernière mode» tandis que Philippe Azoury nous envoie les toutes dernières nouvelles d’un monde où les sons, la musique, les images du cinéma s’entremêlent jusqu’à l’apparition de nouvelles figures. Et une première sélection de la rentrée littéraire avec Jakuta Alikavazovic, Monica Sabolo, Pierre Demarty, Arno Bertina....
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Date de disponibilité: 14/09/2017
Nous sommes sortis de la saison électorale comme nous y étions entrés, à mi-chemin de l’hypnose et de l’illumination. Pour ceux qui s’en souviennent encore, il y avait des éclairs et des jours vides, des jours à se demander si Donald Trump allait racheter l’Élysée...
Après cinq mois passés en Nouvelle-Zélande, j’ai eu plaisir à retrouver mon village. À le retrouver par une journée d’hiver. Rues désertes, brouillard, grand silence. À Wellington, l’être s’épandait, se diffusait, se perdait dans de vastes espaces. Ici, j’ai aimé ce voile qui me cachait la campagne, m’invitait au repli, aux errances intérieures.
Ce texte s’adresse tout particulièrement à la personne qui a dérobé les livres dont il est question ici.
Puisqu’en entreprenant pareil exercice, il serait tôt ou tard question de poids, puisqu’il finit toujours par être question de la charge qui nous accable comme de celle qui pesait sur lui lorsqu’il écrivait ces milliards de lignes, lues des milliers de fois par des millions de personnes depuis, puisque le peu de légèreté trouvé au fond de l’homme lui rendait ses semblables fameusement « lourds », je me suis mis en tête de trouver une balance.
Sa femme, il ne l’a pas vue grandir, et ce soir c’est elle qui lui a donné un ordre. Non… pas un ordre, une instruction. Elle n’a pas dit tu dois, mais il faut. La voix de Lucrétia devenue la voix de la nécessité, il faut que tu restes à la maison. Voix douce, respectueuse, mais ce qu’elle dit est inflexible. La soudaine beauté de sa femme le surprend : grande bouche, nez grec, cheveux noirs, intacts. Elle ajoute et si j’échoue, Publius, il nous restera le poignard.
L’enfant attend. Sa mère a préparé son sac, dans le salon. C’est un sac de voyage en toile imprimée vichy bleu et blanc, avec des anses en skaï beige clair. Dans ce sac, il y a des affaires pour deux jours et une trousse de toilette : brosse à dents et dentifrice faiblement fluoré, un tube de corticoïdes en cas de démangeaison (l’enfant se gratte souvent, des plaques écarlates dans les plis des genoux et des coudes), deux tétines 24-36 mois, une brosse à cheveux en soie souple blanche, un shampoing au noyau d’abricot bio, un thermomètre et un flacon de sirop Doliprane enfants de 13 à 26 kilos
C’est peut-être un détail pour vous ? Il veut pourtant dire beaucoup : Mick Jagger est arrière-grand-père. Pas simplement père, non ; ni grand-père, non plus ; mais bel et bien arrière-grand-père. La vache. À ce stade de la vie, entre arthrite, problèmes de dos et col du fémur friable, il est déraisonnable de jouer du piano debout.
Le vendredi 20 novembre 1953, on vit tomber du ciel des poignées de corolles, petits cercles de toile bleue, méduses légères voletant au-dessus de la luxuriante vallée. Les paysans thaïs regardèrent descendre les pétales d’œillet, quelques mille huit cents pétales, sous lesquelles se balançaient deux batteries d’artillerie et deux compagnies de mortier lourd.
Et tu vas sûrement te dire qu’il est idiot de te confier tout ça à toi, maintenant.
J’ai bien vieilli, tu sais. De cette vieillesse qui commence par faire fuir les regards et qui finit par nous rendre morts pour eux.
Je me souviens de notre adolescence sapide, de ce temps sans réplétion auquel je croyais toujours pouvoir sourire. Cette jeunesse, nous l’avons rongée jusqu’à l’os, la dépouillant même, sourds à ses râles d’agonie, de ses ultimes respirations.
En 1965, quand je suis entré au collège Stanislas en classe de onzième bleue, l’uniforme n’était déjà plus obligatoire. Le port d’un blazer écussonné et d’une cravate suffisait à mon bonheur. J’avais une grand-mère anglomane qui me trouvait des culottes courtes et de très jolies chaussures marron à Londres. Je regrette encore aujourd’hui ces chaussures.
Parce qu’il fait chaud je me déshabille et par ce qu’il fait froid je me couvre, j’ai toujours agi par compulsion. J’aime me laisser guider par mes instincts les plus irrationnels. Parfois je suis triste et mes habits choisis avec soin et volontairement outranciers ne font qu’empirer mon état, l’outrance s’accorde si facilement avec le désespoir...
Dans un contexte politique particulièrement intense, Vincent Martigny a publié à l’automne 2016 aux Presses de Sciences Po un essai fascinant et remarqué : Dire la France. Cet ouvrage montre, avec une convocation de sources très originales, comment et pourquoi le vocable et le concept d’« identité nationale » s’est forgé à gauche et non à droite au tournant des années 1970-1980. L’enquête permet de voir ainsi les antagonismes et les affinités inattendues autour desquels se structurent les visions et projections culturelles de la France. Un enjeu qui méritait de s’entretenir sur quelques épisodes historiques révélateurs des rapports critiques, et parfois explosifs, d’un pays à l’égard de lui-même.
J’ai longtemps écrit à la main, dans des cahiers lignés. Je le fais encore : je ne sais pas voyager sans un ou deux carnets – l’un vierge, l’autre entamé – et une demi-douzaine de stylos dans mes poches. Et j’ai encore, sur les étagères derrière moi, ceux sur lesquels j’ai tenu mon journal, pris des notes et tracé des ébauches.
Mais cette année (2017) à l’automne, ça fera quarante-cinq ans que j’écris au clavier.
La NRF est heureuse de publier un échange épistolaire entre le philosophe Jean Wahl et le jeune Albert Camus en 1942. L’échange se limite à un simple aller retour, mais il a une forte valeur symbolique. Deux pensées qui se questionnent, se soutiennent, se heurtent sur le manuscrit Le mythe de Sisyphe, celle du jeune Albert Camus qui veut, avant d’imprimer son texte, se mesurer avec les objections ou les approbations de ceux qui appartiennent à la génération de ses maîtres (Jean Grenier, Gabriel Marcel, Jean Wahl…), celle de Jean Wahl qui entend parler de ce jeune homme de tous côtés ...
Mercredi 17 mai
J’envisage depuis des années Cannes comme un large ruban que l’on déroule. Les films que l’on nous donne à voir se mélangent à la vie, à l’amitié, à la nuit qu’il vaut mieux prolonger le plus possible, en essayant d’abolir le sommeil. Cannes, dix ou douze jours transformés en une seule et même journée, rythmée par des passages de l’obscurité à la lumière. Je pratique Cannes sans dormir pour amalgamer le cinéma, cette hallucination, à mon existence, cette autre hallucination, dans l’attente d’un miracle, mais je ne sais toujours pas lequel.
Il paraît que chaque été, c’est pareil : aux abords du lac Léman, des gens disparaissent. Puis certains reviennent, comme des fleurs, à la rentrée. Mais pas Summer, la sœur du narrateur, évanouie l’été de ses dix-neuf ans alors qu’il en avait quatorze. Il ne s’attendait pas non plus à ce qu’elle réapparaisse vingt et quelques années plus tard, projetée sur le devant de sa conscience par des crises de panique...
On retrouve dans Tout un monde lointain l’écriture sobre et intense qui fait le charme des romans de Célia Houdart. Comme dans les précédents, le récit s’y construit sous la forme d’une collection de brefs moments dont l’essence est captée avec exactitude et élégance. Houdart y fait montre, tout comme ses personnages, d’une attention particulière aux matières, à la lumière, aux sensations fugaces ordinairement négligées.
Sylvaine Grocholski sait précisément pourquoi elle s’est engagée dans ce combat. L’autre jour, dans le bus, elle était assise derrière une collègue et son fils de huit ans. Le petit garçon, par affront ou pour se divertir, tirait avec force sur les cheveux de sa mère.
Ce que l’on retient d’un livre, parfois, tient à ce qu’il semble nous attendre ailleurs, plus loin. Ce nouveau roman de Jakuta Alikavazovic ne surprendra pas ses fidèles lecteurs qui connaissent sa manière d’écrire par intensités successives...
Comment on pleure, se demande Pierre Demarty ?
Un homme se dirige un soir de solitude estivale vers un cinéma, tandis que sa femme et ses deux fils sont partis en vacances. Sur l’écran un film hollywoodien : une starlette héberge un extra-terrestre sous ses jolis traits d’humaine, pour mieux entraîner des hommes à l’arrière de sa camionnette blanche.
Quatre ans après sa parution en Pléiade dans une édition traduite, présentée et annotée par Stéphane Schmitt (à qui l’on devait déjà l’arrivée de Buffon et, notamment, de son Histoire naturelle), voici une très belle et très précieuse réédition de l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien dont l’originalité tient en premier lieu dans l’admirable traduction d’Émile Littré.
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