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Reference:
André Malraux, dont on vient de fêter le quarantième anniversaire de la mort ouvre l’éditorial de ce numéro de mai. Occasion pour Michel Crépu de revenir sur l’actualité du fameux « musée imaginaire » au moment où la notion même d’œuvre d’art devient très problématique. Catherine Millet en propose une interprétation à la lecture d’un texte de l’historien de la Renaissance Robert Klein. Les formes et les figures n’en continuent pas moins leur aventure, comme on peut le voir à la lecture de la chronique d’Eva Ionesco et Simon Liberati. L’incessant mouvement de la mode contraste avec le très beau voyage de Diane Lisarelli dans l’univers immobile des marbres de Carrare. Métamorphoses aussi avec Aurélien Bellanger, arpenteur d’un territoire du Nord parisien dont il restitue la troublante étrangeté. Interrogé par Magali Lesauvage, l’historien de l’art Thomas Schlesser semble faire écho à cette nouvelle perception de notre espace.
Outre les notes de lecture, la littérature est bien sûr présente au sommaire, en compagnie de Frédéric Verger, dont on lira ici quelques pages de son prochain roman, ainsi que les pages du livre posthume de l’écrivain hongrois Peter Esterhazy. Le poète Stéphane Bouquet s’ y trouve aux cotés de Carlo Emilio Gadda lu par Philippe Bordas et de Pierre Guyotat lu par Philippe Blanchon. Aventures de la langue française dont Arno Bertina examine avec passion les liens de servitude et de liberté, l’Afrique en miroir. A l’heure où nombreux sont ceux qui s’interrogent sur son déclin, un choix de lettres inédites de Jacques Audiberti, devrait apporter un réconfort bienvenu !
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Date de disponibilité: 01/05/2017
Personne, dans la salle, ne s’est levé à l’annonce des quarante ans de la mort de Malraux. Le carnaval du petit personnel politique a ignoré cette voix qui disait autrefois : « Entre les communistes et nous, il n’y a rien. » « Nous », c’était les gaullistes, et « les communistes », c’était encore la légende révolutionnaire du « parti des fusillés ».
Et désormais tout a impitoyablement perdu son importance – arbres vitrines
piliers sont en train de tomber dans doucement moins – et
même l’état plus ou
moins létal du monde (nous en sommes à trois (3) bombes à cette heure agreste
Carrières
Ce sont des mains puissantes et délicates, jamais tout à fait fermées, jamais tout à fait ouvertes. Tannées par le soleil, elles présentent les stigmates de celui qui a passé toute une vie à la merci de la lumière et des blocs de pierre ; une existence à porter, seul, des choses à la fois trop lourdes et trop belles.
Quand on est dos à l’Opéra, c’est la portion d’espace qui s’ouvre en haut de la rue La Fayette, l’autre axe de Paris, après la Voie Royale – mais sans Arc de Triomphe, sans Défense, sans rien à l’horizon : un écran de ciel vide formé par les façades haussmanniennes, qui s’élargit sur le viaduc de la gare de l’Est, qui se restreint sous le métro aérien à Stalingrad, qui s’incline pour passer le boulevard périphérique, qui s’allonge sous l’échangeur de Rosny-sous-Bois pour former enfin, au delà des pistes de Roissy, un immense trapèze vide : le Pays-de-France, l’un des plus beaux et des plus méconnus des paysages modernes.
L’hiver s’écoula dans ce mélange de routine et d’anarchie, de monotonie et d’incertitude, qui faisait le charme particulier de la vie à la datcha. Chaque matin, on était certain de refaire les mêmes choses que la veille : trouver à manger, à boire, se promener et rêver dans sa chambre, mais jamais tout à fait de l’ordre dans lequel on le ferait, ni – tout semblant si précaire – si ce n’était pas pour la dernière fois.
1. C’est cela le commencement. Je savais prier avant de parler. Mais tous deux en secret. Je ne dirais pas que je priais déjà dans le ventre de ma mère, ni dès mon arrivée, gluant, ensanglanté, entre ses cuisses fines et tremblantes, dans le monde d’ici-bas, que je priais ce jour-là, depuis ce jour-là. Je pourrais verser dans la poésie en disant que c’est ce gazouillis démarrant entre deux jambes qui est la prière la plus belle, la plus vraie, mais je préfère pas.
Trouvé chez Strand, le Joseph Gibert de New York Allure, le livre de Diana Vreeland, pour soixante dollars. Je l’avais déjà acheté à New York il y a vingt cinq ans pour huit dollars chez un bouquiniste de la 2nd Avenue. Pendant qu’Eva file chez Dior, j’ouvre le grand volume pour y chercher une photo d’importance à mes yeux. C’est un portrait double de Cecil Beaton intitulé In the Manners of Edwardians Princess Paley and Miss Mary Taylor 1935.
Dans un ouvrage vivifiant mais teinté de mélancolie, L’univers sans l’homme, Thomas Schlesser, historien de l’art et directeur de la fondation Hans Hartung et Anna-Eva Bergman à Antibes, envisage un sujet peu étudié : l’évacuation, à partir du xviiie siècle, de la figure humaine dans l’art, qui suit les méandres philosophiques d’une réflexion existentielle sur la place de l’homme dans l’univers.
L’un des chapitres de La forme et l’intelligible, 1970, de Robert Klein s’intitule « L’éclipse de “l’œuvre d’art” ». Écrit en 1967, année de la mort de l’auteur, il ne pouvait que retenir l’attention de la critique d’art débutante que j’étais alors et qui venait de visiter les toutes premières expositions d’art conceptuel : Konception Conception à Leverkusen en 1969, Conceptual Art and Conceptual Aspects à New York en 1970.
Qu’un écrivain veuille se perpétuer selon le cadastre et l’archéologie d’une ville, c’est un défi sans mesure, une ivresse sacrilège d’homoncule-poète jaloux des dieux, avide de s’amplifier aux frontières métriques maintes fois séculaires de trop de rues, de marbres et de vies enfouies.
Ce qui fut écrit sur Joyeux animaux de la misère de Pierre Guyotat, ouvrage paru en 2014, fut parcimonieux et plutôt d’ordre général, il me semble, reprenant un certains nombres d’éléments biographiques servant davantage une approche « mythologisante » que littéraire. Temps étranges car nous avons là, actif, un de nos écrivains les plus impressionnants.
En septembre 2015 j’ai retrouvé Pointe-Noire. À l’invitation de l’Institut Français local, et d’une petite O.N.G. franco-congolaise, la mal nommée A.S.I. (pour « Actions de Solidarité Internationale »). Crée en 1986, A.S.I. vient au secours des « filles vulnérables », ces mineures approchées par les infirmières qui visitent les lieux de prostitution pour les convaincre de fréquenter un foyer, dans le quartier de Tié-Tié, où elles pourront suivre des cours d’alphabétisation, des activités artistiques ou des focus sur les questions de santé les concernant, ou leurs enfants (qui ont tous moins de cinq ans)
Émile Condroyer (1897-1950) est un condisciple d’Audiberti au lycée d’Antibes. Réformé temporairement puis blessé au combat, il obtient la Croix de Guerre et la Médaille militaire. De L’Intransigeant, il passe au Journal où il devient reporter, métier qui inspire ses romans...
Antibes, 21 octobre 1915
Cher vieux partitolapidophile
Je suis très heureux de ce que tu t’amuses à Paris et te donne l’assurance que, si tu meurs avant moi, je me ferais un devoir, comme m’y oblige presque ma qualité d’ami et d’ami littéraire, de rédiger la plus sincère des biographies, sans aucun mérite d’ailleurs, n’ayant qu’à condenser les fragments d’autobiographie que tu m’envoies tous les six jours.
« Souvent, je me demande ce que je fais encore là. » Contrairement au narrateur de La recherche, Michaël Fœssel n’a pas pour habitude de se coucher de bonne heure. Heureusement pour nous, il se transforme la nuit tombée en philosophe-hibou pour en explorer les altérations sensibles, les possibilités politiques et les métamorphoses métaphysiques.
Goliarda Sapienza, nous n’avons pas fini de lui rendre justice. Douze ans après la traduction française de son chef d’œuvre, L’art de la joie, qui lui valut un succès posthume mérité, son œuvre littéraire n’est pas encore connue dans son intégralité. Mais Goliarda Sapienza c’est la rencontre d’une vie, et éditeur et traductrice s’y attèlent.
Comment ne plus être soi-même ? S’alléger, se délester, s’absenter. Tel est l’enjeu de ce brillant roman, qui prouve que son auteur est l’un des romanciers actuels les plus discrètement métaphysiques.
Le roman de Camille de Toledo enchante et étourdit son lecteur par la profusion de récits, de genres abordés, de niveaux de lecture, de folles ambitions, et par l’immense érudition joyeusement déployée, qui nous mène à travers d’innombrables œuvres à la rencontre des personnages de Dostoïevski, Borges, Proust ou Melville, et tant d’autres.
Les lecteurs français avaient découvert Manuel Arroyo-Stephens à l’occasion de la parution discrète de son très incisif et érudit Contre les Français (Éditions Exils, 2015, traduit par Philippe Thureau-Dangin), libelle originellement diffusé de façon anonyme et relativement confidentielle quarante ans auparavant en Espagne, mais dont Parmi les cendres diffère radicalement...
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