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Reference:
Prenez vos billets pour le circuit NRF de novembre. Le reporter Tintin y donne la main au très ancien célèbre romancier de la famille française que fut Georges Duhamel. C’était le bon temps. Il y avait les Thibault de Martin du Gard et il y avait les Pasquier de Duhamel, évoqués ici par Stéphane Hoffmann. Il est vrai qu’Hergé, après avoir inventé son héros belge international célibataire, dessina les Aventures de Jo, Zette et Jocko, le frère, la soeur et leur petit singe de compagnie, sous les yeux attendris de leurs parents. La direction du journal Coeurs vaillants de l’époque voulait qu’on voie la famille, et Hergé obtempérait. Il n’en ira plus de même avec Tintin, jeune homme éternel orphelin, une sorte d’extraterrestre familier comme le décrit ici Renaud Nattiez et qui continue de fasciner la planète. Une exposition majeure lui est consacrée au Grand Palais, à Paris, jusqu’à janvier 2017. L’écrivain Pierre Michon y reconnaît un complice involontaire en écriture, tandis que Benoît Peeters, l’homme au monde qui connaît le mieux Tintin, y voit l’incarnation du mythe étrange d’un « surenfant ». C’est bien possible et normal qu’on se pose la question dans la NRF, où la « bande dessinée » n’a que peu existé. Mais comment ignorer, au-delà du genre, la prodigieuse machine à raconter que sont les aventures du reporter ? Frédéric Pajak pense que la chose est rendue quasi impossible à cause de ce qu’il appelle la "dictature du divertissement".
Aventure, c’est d’ailleurs bien le mot, que n’eût pas rejeté Jacques Rivière, qui devait y consacrer un livre tout entier. Jacques Rivière parlait bien sûr du « roman d’aventures ». Et l’aventure, c’est l’inconnu.
Les pages que donne ici Luc Lang d’un voyage en Afrique ne sont pas étrangères, loin de là, à certain envoûtement bien propre au voyage en terra incognita. Dieu sait si Tintin lui-même , de passage au Congo, a bien du mal à se défaire de son bagage colonial. Il ne manque pas aujourd’hui de lecteurs pour le lui reprocher. L’Afrique que décrit Luc Lang ici est fort éloignée des pères missionnaires à barbe blanche d’Hergé, des amusantes mésaventures où Tintin semble surtout un benêt. Est-ce seulement une question de géographie extra-européenne ? On ne le dirait pas à lire la délicieuse nouvelle de Marie Darrieussecq, en provenance du « beau Danube bleu ». Question de langage bien sûr et qui fait se rejoindre aussi bien ici Muriel Barbery dans un texte d’une rare splendeur à la lumière de Jean de la Croix et Charlotte Delbo, à laquelle Stéphanie Cochet consacre une pénétrante étude. On se trouve ici, dans le cas de celle qui fut la secrétaire de Louis Jouvet, sous le signe de la tragédie propre au xxe siècle des camps. Charlotte Delbo est encore mal connue. Elle n’a pas cédé aux sirènes de l’adhésion, au Parti, à la Femme, elle ne s’est pas reconnue dans la lettre d’un féminisme trop étroit pour la femme libre qu’elle était. C’est quelqu’un d’autre que nous fait découvrir Stéphanie Cochet. D’une certaine façon, on peut dire que les choses commencent seulement maintenant pour elle.
Dans ce même numéro de novembre, Véronique Taquin propose une remarquable réflexion sur les nouvelles données du « récit » à l’heure d’internet et d’une remise en question historiquement inédite de la notion même de livre. Comme en écho à cette étude, le critique du New Yorker Adam Gopnik revient sur trente années de vie littéraire américaine à l’ombre des géants, Roth, Updike, Wallace… Manque aujourd’hui un tableau complet de cette histoire littéraire, alors même que l’on s’apprête à publier l’étonnante correspondance échangée durant les années de guerre entre l’architecte Frank Lloyd Wright et l’historien de la ville que fut Lewis Mumford. Après tout, l’histoire de la littérature américaine peut être vue aussi comme une histoire d’architecture. Des histoires de formes et de volumes, du plus minimal au plus baroque. Cela n’empêche pas que l’aventure des formes du langage poursuive son odyssée en Europe, on le voit ici à lire l’écrivain espagnol Javier Marias, et la « rentrée littéraire » n’a pas manqué de bonnes surprises comme en témoignent les notes de lecture de ce numéro. Au rendez vous de ce mois, Philippe Vasset, Stéphane Hoffmann, Eric Faye, Nicolas Cavaillès, Jean Starobinski… Un dernier conseil aux amis lecteurs de la NRF : ne quittez pas ce numéro sans passer par la case Dernière mode de Simon Liberati et Eva Ionesco et par le Journal littéraire de Michel Crépu. Alors seulement, vous pourrez passer à autre chose.
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Date de disponibilité: 01/11/2016
De mon père, l’année dernière, trente ans après sa mort, il m’est parvenu un livre. Édition un peu ancienne, méconnaissable par le fait des collages, très beaux, dont il avait coutume de métamorphoser les ouvrages qu’il aimait. Sur la couverture, entièrement recouverte, le titre a disparu – on a seulement porté, en lettres collées, la mention de l’auteur : Jean de la Croix.
L’Afrique noire n’est pas à voir mais à vivre, et vivre là-bas relève d’un travail et d’une nécessité qui nous resteront étrangers. Malgré l’expérience acquise au cours de quatre longs séjours, entre 1990 et 2013, ma place et ma position de blanc européen entretiendront encore le malentendu avec ce continent.
À l’heure d’Internet et de ses bribes d’information sur tous les sujets ou presque, j’ai éprouvé une sorte de curiosité rétrospective à l’égard de ce rusé compère que fut Harry Alan Towers et de cette histoire (après tout, j’avais travaillé indirectement pour ce producteur, qui a vécu jusqu’en 2009)....
Dans les familles comme chez les instituteurs, Georges Duhamel reste longtemps une valeur sûre. Un chêne. Dans les années 50 et 60, son nom bruisse du grattement des plumes sur le papier quadrillé. Encre violette et cahier de dictées. Le marché de la rue Mouffetard a valu une très bonne note.
Je n’avais pas tellement envie d’aller à Belgrade. Disons que Belgrade n’était pas classée très haut sur ma liste de destinations rêvées. On a beau dire, ça fait un certain temps que les Serbes n’ont plus très bonne réputation en Europe, voire dans le monde, si tant est que le monde sache placer la Serbie sur une carte.
Jean-Jacques Schuhl dans un article paru aux Cahiers du Chemin (et repris dans la jolie revue Possession Immédiate) disait d’Elsa Schiaparelli et son chapeau chaussure : « Il n’est plus question de vouloir retrouver ça — ce n’est plus qu’un article de musée… ». C’était il y a trente-cinq ans…
Adam Gopnik, écrivain, pilier du « staff » rédactionnel de la fameuse revue The New Yorker, était de passage à Paris au mois de septembre. Excellente raison de le rencontrer.
Quand on constate qu’un écrivain de l’ampleur de Charlotte Delbo continue à n’être lu que d’un cercle de happy few, malgré l’enthousiasme de ceux-là, un soupçon s’éveille. Les énergies n’ont pourtant pas faibli pour faire entendre sa voix, surtout depuis les années 1990. 2013, centenaire de sa naissance, a été l’occasion d’une large commémoration qui a vu fleurir de multiples initiatives, y compris éditoriales.
En quoi le développement du numérique peut-il avoir un effet sur la création ?Pour répondre, j’évoquerai une trilogie romanesque à laquelle je travaille actuellement :Vous pouvez mentir, Un roman du réseau et Étreinte des fantômes . Pour écrire ces trois romans qui vont ensemble, je suis partie d’une idée peu claire, donnée sous une forme symbolique, « la machine à récit ».
Michel Crépu – Tintin a suscité maints essais et commentaires, souvent passionnants. Vous-même avez publié naguère Hergé fils de Tintin (Flammarion, 2002) parmi d’autres essais et articles. C’est auprès de Roland Barthes que vous avez entrepris les premières approches du phénomène, en lisant case après case Les bijoux de la Castafiore. Le personnage de Tintin vous fascine donc depuis longtemps et pourtant, il demeure un mystère. À quoi tient cela tient-il ?
Pourquoi Tintin n’est pas une bande-dessinée ?
Sans doute, ce n’en est pas une. Chez les Soviets, au Congo et en Amérique, c’est encore de la BD. Vol 714 et Les picaros, c’est par moments de nouveau de la BD. Entre les deux, des Cigares du pharaon aux Bijoux de la Castafiore, soit l’œuvre elle-même, ça ne ressemble à rien de connu.
Quai des Grands-Augustins à Paris. Deux adolescents bon chic bon genre, le crocodile cousu sur le polo, s’élancent sur la chaussée sans prendre garde aux voitures qui déboulent en meute. Ils ont les yeux braqués sur leur portable.
« Attention ! Vous allez vous faire écraser ! » Ils reculent d’un pas, évitent de justesse un véhicule. « Vous êtes suicidaires ?
– Non, m’sieur. On chasse le Pokémon… »
Umberto Eco disait : « On ne peut pas raconter une histoire si on n’a pas l’intention de construire un monde. » Certes, les Aventures de Tintin entraînent le lecteur dans un univers d’exploits où l’héroïsme le dispute à l’onirisme et au merveilleux. Et pourtant, les vingt-quatre albums de la série nous laissent une forte impression de crédibilité.
La traduction de Frank Lloyd Wright & Lewis Mumford, trente ans de correspondance paraîtra chez Klincksieck en février 2017, sous la direction de Bruce Brooks Pfeiffer, éminent spécialiste et ancien élève de Wright, et de Robert Wojtowicz, professeur d’histoire de l’art et exécuteur littéraire du fonds Lewis et Sophia Mumford. Le célèbre architecte, théoricien de l’architecture organique, et l’historien et critique ont joué un rôle crucial dans l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme aux États-Unis, comme en témoignent les quelque cent cinquante lettres qu’ils ont échangées jusqu’à la mort de Wright en 1959.
Philippe Vasset conçoit ses romans comme des instruments cartographiques, où la fiction, mise en sourdine, est subordonnée à l’exploration méthodique du réel contemporain dans ses aspects les plus triviaux – longs rubans autoroutiers, bourdonnements informatiques, flux charriés par des câbles sans fi.
Une énergie rare et précieuse habite chaque page de Jean Starobinski. Une énergie à la fois déterminée et infiniment respectueuse, marquée par la sympathie et le refus de toute arrogance – du type : « Taisez-vous, je vais vous dire, moi, ce qu’il faut penser »…
En littérature, comme partout, sinon plus qu’ailleurs, il y a des modes. Le fait-divers, les biographies romancées, la Première et la Deuxième Guerre mondiales ou encore certaines zones du monde sont régulièrement à l’honneur. C’est le cas de la Corée du Nord. Rencontrée chez Jean Echenoz dans Envoyée spéciale, elle réapparait chez Éric Faye dans Éclipses japonaises.
« Les enfants sont une bénédiction, on ne saurait en avoir assez », dit un jour le musicien Robert Schumann, tandis que sa femme, Clara, pianiste virtuose, concertiste internationale, n’en pouvant plus, versait des larmes au début de sa septième grossesse. Un grand amour les unissait pour le meilleur et, très vite, pour le pire.
Inutile de demander votre chemin à Stéphane Hoffmann, il n’est pas au courant. Ce transfuge français de Wodehouse se moque comme d’une guigne des tendances du marché littéraire. Voyez-vous cela, ce petit insolent raconte des histoires qui n’apportent rien de particulier à la courbe du chômage, ni à la cote sexuelle du centre gauche.
Lundi
J’aimerais beaucoup avoir entre les mains l’ouvrage du photographe Robert Franks, The Americans,où figure cette photo qui a servi de détonateur au livre de Yasmina Reza, Babylon. Un témoin de Jehovah, seul dans la rue d’une quelconque ville du fond de l’Amérique, son cartable à la main, bourré de brochures. Quelqu’un, comme dirait Reza, qui n’a personne.
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