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Reference:
EDITORIAL
Richard Ford rend hommage à son ami James Salter récemment disparu, c’est la transmission littéraire en acte, par deux géants de la littérature américaine, familiers du public français. Elle ouvre ce numéro de mars 2016 de la NRF où Philippe Blanchon, récent traducteur de Joyce, propose un choix de textes inédits d’un autre grand de la littérature américaine : Conrad Aiken. Ami de Malcolm Lowry et de T.S. Eliot, Aiken demeure largement méconnu. Les textes qui sont ici présentés donneront sans nul doute aux lecteurs l’envie de pousser plus loin la connaissance d’un écrivain tout à la fois romancier, poète et critique.
De la littérature à la poésie, comme d’Amérique en retournant vers la Russie, c’est aussi l’occasion pour la NRF de relire Marina Tsvetaeva dont les éditions des Syrtes donnent cet hiver une traduction complète en deux forts volumes de la poésie lyrique (1912-1941). Stéphanie Cochet livre ici une pénétrante étude de ce qui reste, pour toute la poésie du xxe siècle, l’un des plus impressionnants événements de langage. L’œuvre de Tsvetaeva, immense et dispersée, n’est pas à l’abri des illusions de la mythologie propre aux « maudits ». Stéphanie Cochet opère ici une véritable traversée de lecture, jusque là sans équivalent en français.
Ni Paul Morand ni Jacques Chardonne, dont Frédéric Verger scrute ici l’incroyable correspondance, n’avaient sûrement lu les poésies de Tsvetaeva. On pourra méditer sur la prose et les pensées de ces deux magiciens qui font figure aujourd’hui de vieux aurochs alors que Patrice Blouin nous explique les mille et un secrets du « mash up » , nouveau cut up à la manière des petits enfants numériques de William Burroughs. Times are changing. Pendant que Philippe Labro observe d’un œil perplexe le cirque Donald Trump et soupèse les chances d’Hillary Clinton d’arriver à la Maison Blanche, Philippe Azoury explore les nouveaux photographes du monde d’après l’Apocalypse. Accrochez vous, il n’y a plus de pilote dans l’avion.
Cela se passe au Japon, en Amérique, en France, hier, aujourd’hui, partout. Solitude radicale de la maladie comme l’évoque Frédéric Badré : pas de place de la République pour ça. Alice Kaplan retrouve le visage d’une jeune américaine tuée en terrasse de la Belle Équipe. Paris brûle-t-il ? La NRF a rouvert quelques pages inédites du journal intime de Maurice Garçon. C’était au temps des années 30, quand Simenon faisait encore ses griffes. Les décennies se suivent, ne se ressemblent pas, foncent dans la nouvelle nuit barbare que raconte Christophe Boltanski de retour d’Irak au milieu des combattants kurdes. Y a-t-il encore de quoi fermer les yeux, entendre autre chose ? Anne Serre épie les moments du temps derrière son carnet de lectures, tandis que Michel de Leobardy nous fait écouter le hoitzitzillin , colibri mexicain unique au monde.
Last but not least, les notes de lecture avec Martin Pollack, Patrick Lapeyre, Céline Curiol, Jean Echenoz et Claudio Magris.
Du beau, en somme.
Bonne lecture !
La NRF
Attention : dernières pièces disponibles !
Date de disponibilité: 17/03/2016
Michel Crépu
Un petit con
(Chronique)
M. Tim Parks, dans son blog de la New York riviou of Books[1], est inquiet. Qu’est-ce qui inquiète donc ainsi M. Parks ? Eh bien, M. Parks trouve que le marché américain de l’édition applique de plus en plus tôt ses principes de formatage. Ce mot ignoble de « formatage » dit bien, hélas, ce qu’il veut dire et nous compatissons, nous autres Français, à la détresse de Tim : ce doit être épouvantable d’assister à un tel étranglement. Qu’on en juge : il ne s’agit plus seulement d’emballage de forme mais aussi d’emballage de contenu. Seuls seraient admis à la publication des ouvrages écrits suivant des critères d’efficacité qu’on rencontre habituellement ailleurs, dans le domaine du yaourt ou de la scie sauteuse. C’est comme si un pérorant petit con de l’édition téléphonait à Proust pour lui dire que son titre est trop long, pas assez ciblé. Heureusement, Proust ne décrochait pas.
[1] A Novel Kind of Conformity, NYR Daily, 1er décembre 2015 : http://www.nybooks.com/daily/2015/12/01/novel-kind-of-conformity/
Richard Ford
À la mémoire de James Salter
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Josée Kamoun
Vers la fin du roman Et rien d’autre, au cours de deux chapitres intitulés « Aucun hasard » et « Pardon », le personnage principal, un éditeur nommé Philip Bowman, tombe sur la fille de son ex-femme dans une station de métro. L’ex-femme en question lui a pris sa maison à l’issue d’un divorce impitoyable ; elle a une fille de vingt ans prénommée Anet. Nous sommes à New York, au début des années quatre-vingt. Philip est bien plus âgé qu’Anet, c’est un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale. Il invite la jeune femme à un cocktail littéraire, lui fait fumer de l’herbe quand la soirée s’avance, puis la séduit sans y mettre trop de formes...
Patrice Blouin
Les fleurs du marvel. Blockbuster et littérature
Parce que leurs scénarios sont pauvres et répétitifs on ne prend pas en considération tout ce que les blockbusters numériques apportent aujourd’hui de merveilleux. Pourtant depuis qu’Industrial Light & Magic a inventé le T-1000 (dans Terminator 2 en 1991), le sol s’est véritablement ouvert sous nos pieds. Certes le charme des effets spéciaux n’a pas attendu la révolution digitale. Son histoire remonte au-delà même du cinéma : des fantasmagories jusqu’à la Grotte Chauvet.
Mais jamais auparavant nous n’avions pu voir le contenu exact de nos rêves. Et, contrairement aux vieilles magies artisanales, ces films ne réclament pas de hors-champ, ni de stupéfiant, ni de parole incantatoire. Ils nous livrent tels quels nos paniques enfantines, nos pulsions refoulées, nos désirs souterrains. C’est pourquoi leurs beautés sont terribles.
Christophe Boltanski
Le désert des Barbares
Dans Le désert des Tartares, les soldats guettent avec fébrilité l’apparition de silhouettes à l’horizon, annonciatrices d’un possible assaut qui donnerait un sens à leur vie gâchée, à ces années d’attente déçue, le fusil au pied, aux confins oubliés du Royaume. Pour ne pas entretenir chez eux de vains espoirs, par peur aussi de les voir réagir à des mirages ou donner de fausses alertes, leurs officiers finissent par interdire l’usage des longues vues et, même une observation prolongée de l’immensité par delà les remparts. L’Italien Dino Buzzati est l’un des premiers romanciers à avoir décrit un conflit dit de basse intensité, cette guerre moderne parfois aussi violente que sa forme plus conventionnelle, mais qui ne connait pas de fin, menée contre un ennemi, sinon invisible, du moins toujours lointain, réduit à quelques cibles mouvantes dans un champ de vision devenu aujourd’hui électronique.
(mars 2001)
Dans Partis pris, Nabokov parle de À la recherche du temps perdu comme d’un conte de fées.
*
Selon Marianne Moore, la poésie, c’est « un jardin imaginaire avec de véritables crapauds dedans ».
Selon Basil Bunting : « Des mots qui nomment des faits dansant ensemble ».
Mark me dit que c’est se saisir de faits réels apparemment épars que l’on regroupe parce qu’ils appartiennent à la même espèce.
*
Relu Peter Schlemihl de Chamisso, à cause du thème de l’ombre qui me préoccupe.
Savoir que certains peuples n’ont qu’un seul vocable pour désigner l’ombre et l’âme.
Que dans certaines régions d’Allemagne on observait l’ombre projetée par un malade au clair de lune pour savoir si la mort le menaçait.
Qu’un homme avait été condamné par l’empereur Maximilien à voir son ombre percée de coups.
Lu dans les notes de la Pléiade consacrées à Chamisso : « Le merveilleux, loin de se séparer du réel, sort de lui brusquement comme s’il s’agissait d’un lapsus dans l’ordre du monde. »
Dire hoitzitzillin, c’est adéquatement le nommer. Nom divin. Un visage humain apparaît sous le masque de l’oiseau. Le mot existe. C’est l’huitzitzilnāhualeh, celui qui a le déguisement magique de l’hoitzitzillin. Pendant que les rhombes tournoient, pendant qu’ils grondent, il faut le porter, ce vêtement qui transforme, il faut le danser, ce masque plein de substance.
Si, comme Buffon le mentionne en citant Marcgrave, les Indiens du Brésil appellent vraiment ce petit oiseau cheveux de soleil, c’est qu’ils soulignent un fait, l’importance de ce sillage coloré, de la lumière qui le colore, qui colore cette trace ultra-rapide, lui procurant ce vert-doré changeant d’idée de bronze et d’améthyste irremplaçable.
Les Espagnols, soucieux de chiffrer, insistent sur le poids. Tominejo vient de tomín qui est le tiers d’un adarme. Lequel adarme est fait de 3 tomines équivalents à 179 centigrammes à peu près. Poids infime de ce « petit favori », de ce « bijou de la Nature », de ce « chef d’œuvre ». Maxime miranda in minimis : 60 ou 70 centigrammes.
Janvier 2015, Charlie-Hebdo et l’Hyper-Cacher ; novembre 2013, les attentats dans le XIe arrondissement, l’hommage national aux victimes, le drapeau bleu blanc et rouge. Aux États-Unis, dès le lendemain, on voit le tricolore français projeté sur les bâtiments publics et hissé devant de simples maisons, de Wall Street à Main Street.
Quel rôle joue la France dans la crise identitaire que traverse la société américaine, d’une intensité inconnue depuis les années 1960 ? En quoi Paris peut-elle être, pour nous autres expatriés, une fête après les attentats de 2015 ?
C’est que nous avons nos propres morts. L’écrivain algérien Kamel Daoud, lors d’une tournée dans différentes facultés américaines, a très bien cerné le paradoxe au cœur de l’amour américain de la « diversité » : le pays fondé sur la diversité, dit-il, est aussi le pays qui tue la diversité. Meurtres de sang-froid de jeunes Noirs innocents, protestations qui s’étendent de Ferguson, Missouri, à Chicago, Detroit, Washington, avec en arrière-fond un rythme galopant d’incarcérations des populations minoritaires, version moderne de l’esclavage. Un important mouvement social s’en est suivi : Black Lives Matter, les vies des Noirs importent. Dans les plus prestigieuses universités de la côte Est, on parle de « micro-agressions », pour dire le quotidien et la banalité de l’insulte raciste même sur le territoire des élites.
Mon corps et moi nous ne nous entendons plus. Je ne le reconnais plus. La maladie neuro-dégénérative qu’est la SLA[1] a provoqué une sorte d’accélération dans le temps. Jour après jour toutes mes forces diminuent perceptiblement. Mon corps m’a projeté en un clin d’œil hors la vie. Et ma tête, impuissante, assiste à ce phénomène vertigineux.
(…)
Mes mains ne sont plus des mains, mes bras ne sont plus des bras, et ma langue n’est plus une langue. Ainsi de suite. Je ne tiens plus rien, je n’étreins plus, je ne parle plus. Ainsi de suite. Quand un artiste en herbe demandait un conseil à Giacometti, il s’entendait répondre : « Eh bien dessinez votre main ! »
[1] La sclérose latérale amyotrophique, aussi appelée maladie de Charcot.
FRÉDÉRIC VERGER
Danse macabre
Sur la correspondance Morand-Chardonne
La correspondance Morand-Chardonne[1], c’est la boîte aux chocolats où les enfants pervers cherchent, les doigts frétillants, ceux fourrés à la fiente. Car il est faux de prétendre que ces milliers de pages ne soient qu’une litanie sans fin d’antisémitisme, d’homophobie et de petitesses d’écrivains. Et l’on hésite à savoir si ceux qui l’ont affirmé l’ont fait par bêtise, paresse, ou parce qu’ils pensaient que c’était encore la meilleure façon de vendre.
Il y a deux sortes de bonnes correspondances : celles de Flaubert, de Proust, que l’on ouvre au hasard pour retrouver en quelques phrases l’homme tout entier, sa drôlerie, son intelligence, sa mélancolie, une allure morale croquée en quelques phrases. Et les autres, celles qu’il faut lire en rasades, à la louche. Ce sont elles qui expriment la nature même du genre, décousue, abandonnée, avec tout le délicat ou le grossier de l’humeur, dont le charme et le déchirant naissent d’une petite mélodie perpétuelle où entrechats et saillies finissent par exprimer la profondeur et la variété de la vie mieux que le livre d’un sage. C’est d’ailleurs là que réside sans doute le malaise éprouvé par certains critiques : ils sentent bien que ce qui les touche dans ces pages, c’est un point de vue sur la vie.
[1] Paul Morand, Jacques Chardonne, Correspondance, tome I 1949-1960, et tome II, 1961-1963, Gallimard, édition de Philippe Delpuech, 2013 et 2015.
Stéphanie Cochet
« Marina Tsvetaeva ? Une affreuse bonne femme ![1] »
Au commencement était un scandale. Comment se fait-il que la poésie de Marina Tsvetaeva, pourtant décédée depuis 75 ans, n’ait pas été entièrement traduite en français ? Malgré les traductions d’Elsa Triolet ? de René Char ? En dépit de celles de Sylvie Técoutoff ? d’André Marckowicz ? Hélène Henry ? Georges Nivat ? Nikita Struve ? Eve Malleret ? de celles d’Henry Deluy, de Bernard Kreise ou d’Henri Abril ? Avant Véronique Lossky, traductrice et spécialiste de l’auteure, les quatre cinquièmes de ladite œuvre étaient encore inaccessibles au lecteur français. Oui. Une édition exhaustive - à l’exception de ses vers épiques - et bilingue de sa poésie lyrique vient de paraître aux éditions des Syrtes. Les deux volumes, en quelque 1700 pages, couvrent l’ensemble de son cheminement poétique, depuis avant l’exil, Poèmes de Russie (1912-1920), jusqu’à ses Poèmes de la maturité (1921-1941).
Quatre cinquièmes, vraiment ? Au scandale s’ajoute l’incompréhension. Marina Tsvetaeva, poétesse incandescente, dont la figure d’éternelle révoltée irrigue si profondément notre imaginaire, était amputée de la majeure partie de son œuvre et nous ne nous en avisions pas ? Qu’est-ce qui, chez elle, résonne si fort en nous, qu’on en oublierait presque ce gigantesque non-dit ?
[1] Véronique Lossky, traductrice.
La NRF – Qui est Donald Trump ? Pour vous, qui êtes l’un des Français les plus familiers de l’Amérique, cette personnalité a l’air de troubler votre écran radar, d’ordinaire si prompt à l’identification. Avec son nom de milliardaire de bande dessinée, on dirait presque une réincarnation du Picsou traditionnel (un autre Donald, soit dit en passant). Et en un sens, c’est le cas. Mais il y a loin tout de même, du vieux grippe-sous de Disney à ce personnage flanqué toujours de sa troisième femme, ancien mannequin, et qui jure comme un charretier sur la scène publique. Ce que ne fait jamais Picsou, qui passe seulement son temps à surveiller son tas d’or.
Philippe Labro – La première chose à dire concernant la personne de Donald Trump, c’est qu’on s’est gouré. On a vu arriver ce type avec ce comportement ahurissant, sa coupe de cheveux, ses vêtements, braillant à tout va qu’il nous emmerdait tous (« nous », la masse innombrable des gens bien élevés qui ont l’habitude de ne pas dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas). Il y avait là quelque chose d’incongru, d’« hénaurme » qui ne collait pas. En tout cas, pas plus que le temps d’une émission de télévision. Moi, je n’y croyais pas.
Philippe Azoury
Il est mort le soleil
(Journal d’automne)
Maintenant qu’il est enfin disponible, par les bonnes grâces des Éditions Tristram qui le rééditent, je vais de nouveau pouvoir offrir par dizaines Paysage avec palmiers de Bernard Wallet – une habitude autrefois chez moi dès que l’on me demande avec empressement quoi lire sur la guerre civile libanaise (après quoi, en général, je n’entends plus jamais parler de la personne…). Les livres s’épuisent, les idées s’usent, mais ce mince livre de 1992 n’a jamais été remplacé. Dans l’avion qui m’emmène en Espagne, je le reprends donc, l’infime livre des horreurs, je replonge mes mains dans ces cent pages insurmontables – je n’ai donc rien trouvé de plus gai à parcourir, un jour de Noël que cette écriture si difficile à encaisser tellement elle touche à l’horrible et au rire de l’horrible ? Cette fois pourtant, il m’apparait limpide que Paysage avec palmier – il suffisait d’en entendre le titre – était un livre d’images.
Non pas cent cinquante ou deux cent fragments de texte, mais bel et bien cent cinquante ou deux cent photographies, il faudrait les compter, des mots secs qui ont exactement la qualité du photographique : ils ne tissent aucune fioriture autour de leur sujet. Elles montrent la chose dans son cœur immédiat.
Michel Crépu
Garçon d’honneur
La publication, au printemps dernier, grâce aux soins de Pascale Froment et Pascal Fouché, d’un volume du Journal 39-45 de l’avocat Maurice Garçon[1], a saisi les esprits comme on ne s’y attendait pas. Le tableau politique de ces années noires n’était-il pas connu de tous, à satiété ? Encore les mêmes ? Tout n’a-t-il pas été dit ? Force est de reconnaître pourtant à ce Journal, aux figures et aux personnalités qui le composent un effet de présence exceptionnelle. Nous avons là mieux qu’un « document » mais quasiment la boîte noire d’une séquence historique où s’est noué, pour les années à venir, le destin de la France. Ses fonctions d’avocat l’y aidaient : Garçon aura vécu durant ces années au croisement du monde politique, judiciaire, de la littérature et des arts. Trois univers mêlés, constitutifs à l’époque de la société bourgeoise française. Garçon y était à l’aise, teinté d’on ne sait quelle mélancolie. Il y a circulé comme ce M. de Palancy de la Recherche, à l’Opéra dans la loge Guermantes, pensif comme un poisson dans l’eau.
[1] Éditions Les Belles-Lettres/Fayard, 2015.
Conrad Aiken (1889-1973) fut un écrivain prolixe, un poète et un romancier de premier plan autant qu’un important critique. Il a occupé une place des plus singulières dans la littérature américaine, celle d’un écrivain résolument moderne en marge des avant-gardes.
Il est né à Savannah. Alors qu’il a douze ans, son père se suicide après avoir tiré mortellement sur sa mère. Il est élevé par des oncles et tantes près de Boston. Étudiant à Havard, il y rencontre T.S. Eliot qui devient immédiatement son ami. Il part pour l’Angleterre. T.S. Eliot y rejoint Aiken qui lui fait faire la connaissance d’Ezra Pound. Aiken a déjà écrit de nombreux poèmes. Son activité de poète et de critique le place au cœur des enjeux d’alors. Il défend, sans complaisance, les poètes émergeants, en Angleterre et en Amérique. Il est proche de certains, dont William Carlos Williams. Il devient, par la suite, éditeur de nombreuses anthologies et rend possible la reconnaissance d’Emily Dickinson en éditant le premier ensemble représentatif. Marié à trois reprises, ses angoisses récurrentes nourrissent son œuvre mettant souvent en scène les difficultés du couple, voire leurs drames.
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