Votre panier est vide. Achats et téléchargements des revues, de leurs articles et de l'abonnement numérique disponibles pour la France, les DOM-TOM et Monaco.
Achats et téléchargements des revues, de leurs articles et de l'abonnement numérique disponibles pour la France, les DOM-TOM et Monaco.
Reference:
Le poète demande l’aide des Muses pour raconter l’Iliade et l’Odyssée, mais nul ne sait d’où les Muses tiennent leur récit : c’est la nuit du discours, origine sans fond d’un immémorial d’où monte la littérature. Et c’est tout le thème initial d’un texte exceptionnel de Michel Foucault, complètement inédit et dont la NRF de ce début d’année publie l’intégralité. La parution de cette admirable méditation intervient alors que l’auteur des Mots et les choses vient de faire son entrée dans La Pléiade.
Philippe Sollers donne à lire un extrait de son prochain roman : Mouvement. Évocation surréaliste d’un voyageur sans nom, de mèche avec un certain Hegel, aux portes de La Mecque où le lecteur recroise la folie idéologique de nos temps contemporains. De son côté, Nicolas Fargues donne une série de trois portraits camerounais, trois portraits arrachés à l’anonymat, au brassage des vies individuelles fixées ici l’espace d’un instant, toutes chargées d’histoires privées dont Nicolas Fargues se fait l’observateur attentif. L’Afrique est encore au centre du texte de Pierre Deram, «Place Rimbaud», évocation baroque, vertigineuse, de la folie d’une ville : Djibouti. Jérôme Ferrari réfléchit, lui, sur le traitement littéraire du matériau philosophique et scientifique au cœur de son travail d’écrivain.
Également au sommaire de la revue, les deux écrivains italiens Erri De Luca et Paolo Rumiz et l’écrivaine irakienne Inaam Kachachi reviennent sur la crise actuelle des réfugiés en Europe, phénomène d’exil historiquement inédit, véritable enjeu de civilisation au croisement de l’islam et du christianisme. Patrick Roegiers donne un portrait vif-argent de l’écrivain autrichien disparu Thomas Bernhard, comme une figure radicale d’insoumission étrangement loin de nos anxiétés nationales. Autres volets de ce numéro, l’art et la musique. La musique contemporaine, grâce à Anne Montaron, animatrice de l’émission Alla Breve sur France Musique et qui évoque ici le foisonnement de la création musicale en France. L’art, ici avec l’étonnante expérience de l’artiste Pauline Bastard, à la recherche d’un personnage, Alex, «comme une faille dans le réel», présentée par Magali Lesauvage. Romaric Sangars s’interroge quant à lui sur une «nostalgie du futur» dans un paysage de ruine industrielle, figure inversée, dans le sillage d’un Volodine, d’un romantisme de la désillusion.
Attention : dernières pièces disponibles !
Date de disponibilité: 14/01/2016
Pierre Deram, Place Rimbaud
Au bout de la rue d’Éthiopie, plein sud par rapport à la place Ménélik, le voyageur débouche sur un espace plus ouvert, une place en forme de terrain vague au bitume blanchi par le sable. Le ciel semble plus proche, le soleil plus agressif, l’ombre a disparu : c’est la place Rimbaud. Ce qui surprend tout de suite, ce n’est ni le bruit de la foule, ni la vue enivrante du marché couvrant tout l’espace, mais l’odeur immédiate et violente des épices exhibées sur les trottoirs, mais les miasmes de la viande gluante plaquée sur des étals rougis, mais les relents des gamelles rouillées bouillant au-dessus des feux de planches pourries, mais l’épaisse fumée âcre et noire s’élevant d’un bûcher étouffé sous un tas de pneus, mais cette odeur bestiale, mélange de plumes de poulets et de mâchoires de boucs brisées...
Michel Foucault. Homère, les récits, l’éducation, les discours
Transcrit et présenté par Martin Rueff
1. Sous le titre Homère, les récits, l’éducation, les discours, les lectrices et les lecteurs de la NRF découvriront des pages inédites de Michel Foucault rédigées pour une version intermédiaire de L’archéologie du savoir avant d’être écartées dans la version finale publiée en mars 1969.
2. Trois événements auront transformé la réception posthume de l’œuvre de Michel Foucault. La publication des Dits & écrits chez Gallimard en 1994, la publication des cours tenus par Michel Foucault au Collège de France de 1970 à sa mort en 1984 ; l’acquisition par la Bibliothèque nationale de France des notes et manuscrits de Foucault au mois d’octobre 2013.
Or, s’il n’est pas ici question de proclamer la « supériorité des archives », il faut bien reconnaître que la mise à la disposition de ces dizaines de milliers de pages est en passe de modifier en profondeur la perception que nous nous étions faite du travail du philosophe – de ses lectures bien sûr, mais aussi de ses méthodes et de ses préoccupations les plus constantes. L’étude de ces dossiers permettra de mieux situer Foucault dans une configuration historique souvent traitée avec légèreté et parti pris. Où l’on s’avise encore une fois que le révisionnisme en histoire des idées est une solution de paresse.
Gaëlle Flament. François Matton, Oreilles Rouges et son maître; P.O.L, 2015
De curieuses rencontres. Voilà ce que provoque la lecture de ce petit livre de dialogues et de dessins, Oreilles Rouges et son maître, de François Matton. Oreilles Rouges est un disciple (non : un assistant) auquel son maître de dessin tire fréquemment les oreilles.
Renaud Pasquier. Jérôme Ferrari et Oliver Rohe, À fendre le cœur le plus dur, Inculte/Dernière marge, 2015
Devant ces photos de pendus prises en Libye lors de la guerre italo-ottomane en 1911, face à ce spectacle « à fendre le cœur le plus dur », pour reprendre le titre de Jérôme Ferrari et Oliver Rohe (qui l’empruntent au photographe, le reporter Gaston Chérau), il n’y a d’abord, chez ces derniers, que l’« effroi » et la « colère ».
Stéphanie Cochet. Mathieu Riboulet, Entre les deux il n’y a rien et Lisières du corps, Verdier, 2015
De l’assassinat de Benno Ohnesorg par la police en 1967 à celui d’Aldo Moro par les Brigades rouges en 1978, l’Europe, dite en paix, a connu une déflagration de violence, laissant sur le carreau de la prospérité des corps par dizaines.
Olivier Cariguel. Didier Blonde, Leïlah Mahi 1932, Gallimard, 2015
Les dix livres (romans, essais et deux curieux répertoires d’adresses) de Didier Blonde composent une œuvre marquée du sceau de l’étrange. Romancier fin connaisseur de films muets, il se fraie un chemin dans les mondes sans paroles.
Ce site utilise des cookies nécessaires à son bon fonctionnement. Pour plus d’informations et pour en paramétrer l’utilisation, cliquez ici. En poursuivant votre navigation sans modifier vos paramètres, vous consentez à l’utilisation de cookies.