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Un ami espiègle m’a glissé l’autre jour, alors que nous parlions d’un esthète contemporain, que son père aurait bétonné toute la Côte d’Azur. L’anecdote m’a anormalement plu. Détruire le littoral méditerranéen, posséder des goûts d’un raffinement extrême participait bien du même processus. On n’avait pas l’un sans l’autre. « Il n’y a pas de témoignage de culture qui ne soit en même temps témoignage de barbarie. » J’ai appris à méditer l’un des plus célèbres aphorismes de Walter Benjamin, à vivre un peu avec.
Il y a peu de choses dont je suis autant certain, même si mon éditrice m’a conseillé plusieurs fois, et probablement à raison, de ne pas trop m’avancer sur ce sujet sensible : c’est qu’on n’écrit de bons romans qu’en exploitant sa propre bêtise.
Le rythme de parution hebdomadaire laisse peu de place au mensonge : non seulement je n’ai pas fini de relire Proust mais je n’ai même pas commencé le nouveau Jonathan Franzen, auteur que j'ai longtemps tenu pour le Tolstoï américain.
Je suis sur un assez gros coup : la relecture d’À la recherche du temps perdu. J’ai initialement repris le Quarto que j’avais laissé en suspens, avec un dollar à l’intérieur comme marque-page. On devait être en 2012, j’avais entrepris de noter, surpris par leur grand nombre, toutes les métaphores scientifiques de ce livre qui rencontrait, de façon inattendue, les écrits de Jules Verne.