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Mme de Charlezet dans le Doubs, nous écrit : « Pourquoi Fabrice Luchini est-il désormais le seul habilité à dire des poèmes ? On dirait qu’il n’y a plus que lui, il est tout le temps invité à l’émission d’Alain Finkielkraut, Répliques, c’est tout de même un peu fort. Chère NRF, expliquez nous ça ! » On voit que Mme de Charlezet ne manque pas d’aplomb à poser sa question sur la table comme Robin des Bois son butin. Elle se fait par là, on s’en doute, l’écho d’une question qui se pose à beaucoup.
C’est encore le mieux, s’enfoncer dans la jungle du désordre des livres, disparaître de dessous les piles, resurgir plus tard, avec une trouvaille. Aujourd’hui les Mémoires d’Henry van de Velde, Récit de ma vie (1863-1957). Ces mémoires ont paru chez Flammarion en 1995 en deux volumes. Un chef d’œuvre d’édition, d’établissement des notes, d’aiguillages multiples destinés à enrichir les connaissances du lecteur. Dans le genre, un sommet. Pas un bouton de culotte qui n’ait sa cote classée aux archives nationales. Henry van de Velde, belge, était architecte, designer...
Mais que fabrique Pascal Quignard ? On le croyait perdu en un quelconque corridor de la bibliothèque latine, à moins qu’il ne s’agît d’un de ces poètes chinois dont il a la garde, ou bien encore appliqué au déchiffrage d’un fragment inédit d’Ovide, passé inaperçu. Le voici, ce matin[1], assis à la table de Lord Chandos, correspondant célèbre de Hugo von Hofmannsthal, resté célèbre pour cette Lettre à lord Chandos qui demeure tout simplement aujourd’hui le texte capital pour quiconque médite la maladie littéraire du XXe siècle.
C’était quand déjà ? Vous vous souvenez, cette époque où l’on courait après l’autobus, hélait un taxi, téléphonait de son vélo pour suivre le cours de la Bourse ! Parfois, au sortir d’une situation un peu vive, on décidait de débrayer, les puissants allaient voir ce qu’ils allaient voir. C’était encore le temps où faire la grève relevait d’une dramatique sociale et politique qui sentait encore le grand soir. Et puis les choses ont fini par s’étioler et se durcir en même temps. Tantôt, on voyait monter la radicalité, tantôt on se ramollissait jusqu’aux ténèbres de la dépression.
Commençons l’année par relire un peu de Marcel Arland. Personne ne pense jamais à lui et quand cela arrive, un propos désobligeant ne tarde pas à moquer le côté ronchon triste de cet écrivain secret, douloureux, qui partagea avec Jean Paulhan la direction de la NRF de 1953 à 1977. Arland était né à Varenne sur Amance en 1899, près de Langres, où il fait très froid et où personne ne va jamais non plus se promener. Le concours des circonstances a fait que Marcel Arland devint l’ami proche, pour ne pas dire intime, d’André Malraux.