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Jacques Réda publie ses chroniques écrites pour la NRF entre 1988 et 1995. Cela nous fait penser à ce pharmacien de province qui contenait ses poudres tout là haut sur l'étagère où se trouvaient déjà les anciens traités de médecine. Il ne faut pas s'y tromper toutefois, car derrière les bocaux étiquetés dans le latin de La Fontaine, on trouve encore de ces pochettes, rangées elles aussi, dans l'ordre qui sied à l'amateur de jazz qu'est Jacques Réda, "Jack the Reda", entre Lester Young et Count Basie.
Nous n’avons jamais autant parlé de mensonges et de contre-vérités que depuis que les idéologies sont mortes. C’était une quasi obligation morale de proclamer partout qu’il n’y avait rien de pire qu’une idéologie, sorte de monstre se nourrissant du besoin de vérité comme d’autres ont besoin d’aller aux toilettes. Inutile de revenir ici sur les désastres du XXe siècle à cet égard. Le rideau se lève aujourd’hui sur un champ de ruines, l’ancien décor sublime d’où l’on promettait le rasage gratis.
L’actualité américaine nous étonne par sa façon de remonter à travers les années. L’épisode Trump est-il à peine refermé que la silhouette de Joe Biden occupe désormais le cadre. Il serait difficile de trouver symétrique plus inversé : Trump était vulgaire et menteur, Biden est élégant et humble. Il pourra servir de modèle d’instruction à tous ceux qui aspirent à faire carrière dans la politique. Ce ne sera pas très difficile, car Biden n’est pas un acteur complexe. Ce qui domine, chez lui, c’est un effet de clarté.
Quelle bonté pour l’esprit que cette nouvelle élection américaine, qui voit Joe Biden succéder à Donald Trump ! Un jour lointain, sans doute quelque étudiant en psychologie se penchera sur le cas Trump, celui d’un homme qui aimait qu’on le déteste, se gaussant des émois de la vertu politique (il y en a une), sachant très bien entrer en scène, toujours au moment où les autres reculent, sûr d’être le seul à pousser les feux de la méchanceté au-delà du rapport de force admissible.