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Proust l’a dit, il l’a même écrit dans La Recherche, « le 1er janvier ne sait pas qu’il est le 1er janvier ». Sublime indifférence de la brise matinale qui effeuille les dates de concerts parisiens du Nouvel An. Il a été beaucoup question de Paris ces jours derniers, et rien ne dit qu’il n’en sera pas encore question dans les prochaines semaines. Ce n’est pas pour contredire Proust (qui fêtera l’année prochaine le centenaire de son Goncourt), mais le sentiment a été très fort au contraire que nous recevions des signaux terriblement d’époque, très reconnaissables.
La ville : ce serait Paris. Le prince : le président de la république. On pensait à cette pièce de Montherlant l’autre soir, pendant qu’Emmanuel Macron parlait au pays, cherchant une gravité qui le hisse lui-même au-delà de sa juvénilité. Un ton d’enfant grave, les mains posées sur le bureau comme pour prouver qu’il n’a rien fait de mal. Il s’agissait de franchir le fleuve en furie, le fleuve a été franchi, il n’y a pas eu noyade. Mais l’essentiel reste à faire.
En une poignée de jours, on est passé avec Emmanuel Macron de la fulgurante campagne présidentielle à un sinistre Waterloo dont on ne sait même pas quel sera l’épilogue. Le modèle bonapartien servait pour décrire un talent politique hors-pair, une effraction de plein fouet du vieux milieu des parlementaires plus souvent à la buvette qu’à leur siège. Ce modèle a volé en éclats en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire.