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Avec sa reliure façon « club français du livre », le dernier ouvrage de Michel Houellebecq semble une édition de luxe d’un grand roman d’Henri Troyat, du temps où les romans étaient conçus comme des armoires normandes, pour durer très longtemps. Qu’en sera-t-il de ce monstre narratif où l’auteur des Particules a voulu braquer sa lanterne ?
Ce que l’on vit, maintenant, c’est l’après deuil des « grandes idéologies ». L’URSS est morte il y a trente ans et nombreux, alors, furent ceux qui pensaient à l’avènement d’un règne de l’après, confondu par certains avec la « fin » de l’histoire. Et puis l’on s’est rendu compte que cette « fin de l’histoire » contenait en elle-même quantité de virus clandestins, impossibles à détecter, qui n’obéissaient à aucune logique déjà expérimentée. On disait : « fin des grandes idéologies » alors même que c’était la notion de « fin » qui n’avait plus aucun sens.
La fin de l’année s’approche, dans un climat de drôle de guerre. On croyait pouvoir se donne la fraîcheur intime d’un prochain Noël et voilà qu’il faut à nouveau astiquer les seringues. C’est le moment de ressortir un vieux NRF, cru 1977 entretenu au fil des mois, des ans, par celui qui en fut le promeneur mystérieux, Marcel Arland, plus que n’importe quel autre.
La France, on le sait, est un pays politique qui se vit actuellement sous assistance respiratoire. Relire le Journal intime de Benjamin Constant (au choix parmi d’autres options) donne une idée de ce qui a pu représenter l’intimité intellectuelle de ces grands esprits. Quelle impression éprouvons-nous à la lecture de ces livres qui sont un peu comme les cathédrales de la philosophie politique ! On peut encore les visiter, les lire même et cela fait une drôle d’impression.
La pandémie en cours n’a que faire du calendrier des postes. Noël ou pas Noël, elle frappe n’importe où, à n’importe quel moment. Pas l’ombre d’un peu de compréhension, le temps de ranger nos affaires avant de passer à la sixième vague. Et inutile de consulter l’un de ces brillants spécialistes qui sera démenti dans la minute. C’est la seule chose que nous avons pu apprendre depuis deux ans : il n’y a pas de pitié ici-bas.