Le blog de Michel Crépu

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  • Samuel Johnson dans les buts
    | Publié le : 08/07/2021

    Jeudi soir, du fond d’une chambre d’hôtel, la nuit couvre entière les coins d’ombre du parc. Corneilles criardes, rouges-gorges, hiboux sédentaires. James Joyce est venu finir d’écrire Ulysse dans ce jardin miraculeux. Une plaque le signale. C’est Larbaud qui était le propriétaire. Il vente un peu, le feuillage remue comme une légère vague liquide, on se croirait juchés à bord d’un galion égaré dans la grande Atlantique. Mais non, il s’agit seulement de cette villa où Joyce a joué un peu de piano les soirs d’automne.

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  • Présomption
    | Publié le : 01/07/2021

    Que l’on veuille bien se souvenir, il y a huit jours, à la veille du match contre la Suisse. Le ton de mépris, l’arrogance des commentateurs à la Jacques Vendroux. S’il vous plaît, disait-on alors, parlons des choses sérieuses et oublions ces petits misérables de joueurs suisses dont on se demande encore ce qu’ils ont dû faire pour en arriver là.

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  • Stendhal, sans y croire vraiment
    | Publié le : 24/06/2021

    Voilà un merveilleux livre* pour entrer dans l’été. Un livre sur Stendhal, après des centaines d’autres, il faut croire que le sujet n’était pas épuisé. Emmanuel de Waresquiel, cueilli à l’heure de la sieste par l’auteur de La Chartreuse. Il écrit : « Il y a du plaisir à reprendre ses vieux livres. On renoue avec des amis d’enfance. » On voit mal comment rivaliser avec une si délicate attention à l’égard des souvenirs. Qui n’en sont d’ailleurs pas, tant la plume de l’auteur se garde de toute pesanteur. Il rouvre son vieux cahier et les oiseaux s’envolent.

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  • Tennis, football et littérature
    | Publié le : 17/06/2021

    Quel calme tout à coup ! Quel silence, au moment où le joueur affûte son service, au bout de quatre heures de combat sur la terre battue de Roland-Garros ! C’était dimanche dernier, la finale du tournoi de tennis. Nous l’avions oublié, nous nous demandions même ce que nous faisions là, masqués, tirbouchonnés, prêts à commettre n’importe quelle facétie pourvu qu’une main bienveillante se tienne prête à nous évacuer en lieu sûr.

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  • Un certain Monsieur Machiavel
    | Publié le : 03/06/2021

    Jean Giono a préfacé naguère une édition complète de la correspondance de Nicolas Machiavel*. À l’époque, et tout indique que rien n’a changé depuis, prononcer le nom de Machiavel, c’était courir le risque fatal d’avouer une noirceur non détachable au produit de droguiste. Giono écrit : « Le voir », et il parle de Machiavel, « et crier à la garde, c’est tout un ». D’ailleurs, c’est bien simple, comme disait un auguste, « le machiavélisme est révoltant ».

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Derniers articles

Houellebecq, son nom de Beaugency dans Paris désert Houellebecq, son nom de Beaugency dans Paris désert
Avec sa reliure façon « club français du livre », le dernier ouvrage de Michel Houellebecq semble une édition de luxe d’un grand roman d’Henri Troyat, du temps où les romans étaient conçus comme des armoires normandes, pour durer très longtemps. Qu’en sera-t-il de ce monstre narratif où l’auteur des Particules a voulu braquer sa lanterne ?

Présidentielle sans fin Présidentielle sans fin
Ce que l’on vit, maintenant, c’est l’après deuil des « grandes idéologies ». L’URSS est morte il y a trente ans et nombreux, alors, furent ceux qui pensaient à l’avènement d’un règne de l’après, confondu par certains avec la « fin » de l’histoire. Et puis l’on s’est rendu compte que cette « fin de l’histoire » contenait en elle-même quantité de virus clandestins, impossibles à détecter, qui n’obéissaient à aucune logique déjà expérimentée. On disait : « fin des grandes idéologies » alors même que c’était la notion de « fin » qui n’avait plus aucun sens.

Soir d’hiver Soir d’hiver
La fin de l’année s’approche, dans un climat de drôle de guerre. On croyait pouvoir se donne la fraîcheur intime d’un prochain Noël et voilà qu’il faut à nouveau astiquer les seringues. C’est le moment de ressortir un vieux NRF, cru 1977 entretenu au fil des mois, des ans, par celui qui en fut le promeneur mystérieux, Marcel Arland, plus que n’importe quel autre.

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