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Paul Valéry est-il toujours l’homme le plus intelligent de tous les temps ? C’est l’image que je m’en faisais, à seize ans.
Je n’avais jamais lu Sur la photographie de Susan Sontag : l’oubli est désormais réparé. L’oubli, c’est justement le problème que pose la lecture des essais, par rapport à celle des romans.
Les romanciers ont peut-être toujours traîné dans les tribunaux ou dans les bureaux du cadastre, mais j’ai l’impression qu’ils le font, aujourd’hui, avec plus de sérieux qu’autrefois. Ce n’est plus seulement qu’ils se documentent, c’est qu’ils prétendent avoir acquis quelque chose de documentaire : ils tiennent le registre de ce qui ne devrait pas disparaître.
Puisqu’on parle de la disparition possible de Twitter, je voudrais évoquer son apport littéraire, un apport majeur, bien que passé inaperçu.
Un ami espiègle m’a glissé l’autre jour, alors que nous parlions d’un esthète contemporain, que son père aurait bétonné toute la Côte d’Azur. L’anecdote m’a anormalement plu. Détruire le littoral méditerranéen, posséder des goûts d’un raffinement extrême participait bien du même processus. On n’avait pas l’un sans l’autre. « Il n’y a pas de témoignage de culture qui ne soit en même temps témoignage de barbarie. » J’ai appris à méditer l’un des plus célèbres aphorismes de Walter Benjamin, à vivre un peu avec.