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Notre-Dame-de-Paris portes closes à six heures de l’après midi, voilà qui n’est pas normal. La terre entière défile en permanence dans cet endroit unique au monde, que s’est-il donc passé ? C’est que le gendarme de faction aux portes de la cathédrale a reçu un coup de marteau sur la tête avec les compliments de l’État Islamique. « Tiens ! pour la Syrie ! » s’est écrié l’assommeur avant d’être mis hors d’état. Il faisait beau, mardi en fin d’après midi, les pluies d’orage étaient délicieuses et le babil international n’a pas cessé pour autant son ramage. On s’habitue à tout. Vous changez de trottoir, mais vous ne savez pas si le fait de changer de trottoir ne va pas changer votre vie. Les bouquinistes du bord de Seine arrangeaient leur capote de protection pour les précieux volumes un peu mouillés. Il y avait de l’ambiance, un corps allongé là-bas, la routine.
On sait maintenant que l’assommeur, Farid Iken, était étudiant en sciences de la communication, âgé de quarante ans. Son directeur de thèse sans nouvelles de lui depuis un an. Un an comme un trou noir où l’on penche la tête pour comprendre. Car décidément, cela ne colle pas. Comment un jeune homme studieux, pas du tout « hors des clous » a-t-il pu se retrouver dans un tel cas de figure ? Farid Iken avait été également journaliste à El Watan, correspondant du Huffington Post. Le directeur de thèse est tout surpris de retrouver son étudiant dans la peau d’un tueur de Daech. Et nous donc. Son interrogatoire apportera des lumières, il faut l’espérer. On en a besoin alors que l’émirat du Qatar, désigné par Donald Trump comme le premier fournisseur du terrorisme, se trouve mis au ban par ses « collègues » d’Arabie Saoudite. Même Tintin, spécialement dépêché sur les lieux, y perd son latin. L’entremêlement des intérêts en jeu est d’une telle complexité que l’on aurait presque envie de s’exiler dans un hameau auvergnat. Le garde champêtre y croit toujours que la guerre n’est pas finie. Il a raison.
Comment va Jupiter, au fait ? Parfois, on voit son ombre passer à une fenêtre de l’Elysée. L’ange foudroyant qui est en train de changer la société française a cru amusant de blaguer sur les petites embarcations comoriennes (kwassa-kwassa) qui transportent des migrants vers la terre promise. La vulgarité de la blague tranche sur l’énarque citant volontiers Thomas d’Aquin. C’est un peu comme si, en plein philarmonique de Berlin, un quidam donnait un violent coup de trompette. Cette faute de langage n’est pas une bonne nouvelle tant elle fleure le subconscient brut. On savait qu’il n’y aurait pas d’état de grâce pour Jupiter. L’intéressé nous fait savoir que lui-même n’en veut pas.
Michel Crépu